35908 HISTOIRE DE LA ROSE CHEZ LES PEUPLES DE L’ANTIQUITÉ ET CHEZ LES MODERNES. DESCRIPTION DES ESPÈCES CULTIVÉES. CULTURE DES ROSIERS. PROPRIÉTÉ DES ROSES , ET LEURS DIVERSES PRÉPARATIONS ALIMEN¬ TAIRES , COSMÉTIQUES , ETC. , ETC. Par M. le Marquis de C II ESN EL , lieutemant-codohed La Rose est la fleur chère aux Dieux : Dans ses cheveux Hébé la pose , Et le nectar qu’on boit aux cieux N’est rien que le suc de la Rose. X. L IMPRIMERIE DE F. VIEUSSEUX , IVWW1IVWW1 I 820. En 1814 > je communiquai à la Société Philomatique de Bordeaux , quelques articles de l'ouvrage que je publie ■aujourd'hui : ils furent consignés dans le Bulletin Poly- mathique du Muséum d'instruction publique . Depuis cette époque , j'ai ajouté à mon plan primitif l'insertion de plusieurs fragmens de poésies dont j‘ai fait choix parmi celles d’un grand nombre d'auteurs , et qui m’ont paru donner un nouvel attrait à mes recherches. ê/u ■uâm (UùZ> C’est à vous que j’offre cet ouvrage , sexe charmant, toujours aimé, et si digne des hommages qiion vous rend. Mon but était de vous plaire en ni occupant du choix du sujet qui devait exercer ma plume ; vous avez été présent à ma pensée , tant que j’ai décrit la Pleine des Fleurs ; et j’ai rencontré votre image partout où j’ai trouvé des Roses. La Rose des champs nia offert la jeune et naïve pastourelle, dont la fraîcheur et les grâces brillent du seul éclat que leur donne la nature : dans la Rose pompon , j’ai vu la fille sémillante qui semble croître sous l’aile de l'amour, et dont les regards commencent a s’animer par les douces impressions d’un désir encore vague; la Rose blanche a été pour moi l'emblème de la beauté sévère qui , parée des charmes du printemps, repousse les baisers du zéphir, et réserve ses faveurs pour l’hymen; j'ai admiré , enfin, dans la superbe Rose d’Hollande , la femme embellie de tous les dons quelle a reçus clés- dieux, et qui respire le plaisir et la volupté. ( 4 ) II lia pas tenu à ma volonté et cl ma pa¬ tience , Mesdames, si je liai réuni dans ce livre tout ce qui a été dit sur la Rose , et si je liai rapporté toutes les comparaisons gra¬ cieuses auxquelles elle a donné lieu et dont vous êtes constamment l’objet. Il aurait été plus flatteur pour moi , sans doute , de pein¬ dre ce que vous ni inspirez sans recourir aux éloges d’autrui : mais navais-je pas à crain-r dre de rendre faiblement ce que je ressens vivement / mon pinceau aurait-il été digne du modèle / ha femme, ainsi que la Rose, est un être délicat qu’on doit traiter avec ména¬ gement : un brusque attouchement ternit ïéclat de la Rose ; un crayon mal exercé profane les attraits dune femme. Pour épargner a mon ouvrage une partie du danger auquel il serait exposé , veuillez , Mesdames , le prendre sous votre égide ; si l'on attaque les R.oses que vous défendrez , ce ne sera qiiavec les traits de ï amour, et je consens volontiers à recevoir leurs blessures. AVERTISSEMENT. Autant qu’il a été en mon pouvoir , j’ai écarté de mes descriptions tous les termes qui n’eussent été compris que d’un petit nombre de lecteurs 5 cepen¬ dant, comme beaucoup d’autres n’ont point de syno¬ nymes dans le langage ordinaire, j’ai dû , nécessaire¬ ment, les employer; mais, en même temps, j’ai dressé un vocabulaire , par ordre alphabétique , dans lequel on trouvera l’explication de tout ce qui pour¬ rait embarrasser les personnes qui ne sont point fa¬ miliarisées avec le Glossaire de la Botanique. Ce vocabulaire termine le volume. DES FLEURS. Les fleurs ont fourni aux poètes et aux na¬ turalistes tant de dissertations intéressantes pour la science et pour les gens du monde, qu’il semble que ce sujet n’a plus rien à offrir à la curiosité ; mais quoiqu’on ait beaucoup dit et écrit sur ces aimables productions de la nature, on n’a guère à redouter de fatiguer l’attention , en la ramenant souvent sur des objets qui se présentent toujours avec de nou¬ veaux charmes. Les dames , surtout, accueilleront avec in¬ dulgence un ouvrage consacré à l’histoire des fleurs: en retraçant les agrémens des favorites de Fiore , c’est adresser un hommage aux fem¬ mes et faire leur apologie , puisqu’on ne peut louer les unes sans parler des autres , et que les fleurs ont été, de tout temps, destinées à exprimer mille choses flatteuses. Au sein d’une fleur, tour à iour. Une heureuse image est placée : Dans un myrtlie on croit voir l’Amour , Un souvenir dans la pensée; La paix se peint dans l’olivier ; L’espoir dans l’iris demi-close;. La victoire dans un laurier ( 8 ) Le culte des fleurs est universel : l’homme sauvage et l’homme civilisé éprouvent le même sentiment d’admiration à l’aspect d’un beau végétal ; tous les rangs apportent un empres¬ sement égal à cultiver un plus ou moins grand nombre de fleurs ; et lorsque le superbe hor¬ tensia décore la terrasse du palais, le modeste basilic orne la fenêtre de l’artisan. Fleurs charmantes ! par vous la naturcfest plus belle; DaDS ses brillans travaux l’art vous prend pour modèle ; Simples tributs du cœur, vos dons sont chaque jour Offerts par l’amitié , hasardés par l’amour. D’embellir la beauté vous obtenez la gloire ; Le laurier vous permet d’embellir la victoire ; Plus d’un hameau vous donne en prix à la pudeur; L’autel même, où de Dieu repose la grandeur, Se parfume au printemps de vos douces offrandes ; Et la religion sourit à vos guirlandes. Le délassement le plus doux de l’enfance est de tresser des couronnes avec les fleurs qui entaillent la prairie , ou qui croissent , solitai¬ res , sous l’ombrage des bois ; l’amant timide exprime ses premiers feux par l’hommage de ses bouquets ; la beauté naïve abandonne à l’objet aimé les fleurs que ses mains dérobè¬ rent au gazon , et qui parèrent son front ou se fanèrent sur son sein. La vieillesse sourit aux fleurs , et souvent sa dernière prière est pour qu’on en répande sur sa tombe. L’amour que l’homme a pour les fleurs, re- (s-'i monte à sa création , et ce penchant n’a rien perdu de sa vivacité. Dès que l’homme eut soumis les champs à la culture , D’un heureux coin de terre il soigna la parure ; Et plus près de ses yeux , il rangea sous ses lois Des arbres favoris et des fleurs de son choix. Du simple Alcinoüs , le luxe encor rustique , Décorait un verger. D’un art plus maguifique , Babylone éleva des jardins dans les airs. Quand Rome au monde entier eut envoyé des fers , Les vainqueurs , dans des parcs , ornés par la victoire , Allaient calmer leur foudre et reposer leur gloire. La sagesse autrefois habitait les jardins , Et d’un air plus riant instruisait les humains. Et quand les dieux offraient un élysée aux sages, Etaieut-ce des palais ? c’étaient de verts bocages ; C’étaient des prés fleuris , séjour dus doux loisirs , Où d’une longue paix ils goûtaient les plaisirs. Mais si la culture des fleurs procure une agréable distraction , elle attriste aussi quel¬ quefois celui qui s’y livre avec passion. Quel chagrin pour lui de ne jouir que peu d’ins- tans de la vue d’une plante à laquelle il a donné de longs et de pénibles soins ! Pourquoi faut-il déplorer la fragilité d’une existence qui contribue au charme de la nôtre ! Que votre éclat est peu durable. Charmantes fleurs, honneurs de nos jardins I Souvent un jour commence et finit vos destins ; Et le sort le plus favorable Ne yous laisse briller que deux ou trois matins. HISTOIRE DE LA. ROSE. Parmi les fleurs qui décorent nos parterres on en distingue un très-grand nombre dont les formes agréables, l’éclat des couleurs, la suavité des parfums rendraient notre choix irrésolu si nous devions décider entr’elles ; mais quelle que soit notre admiration pour la plupart de ces espèces, un penchant irrésistible nous fait toujours donner la préférence à la Rose , Tendre fruit des pleurs de l’aurore , Objet des baisers du zéphyr. Relue de l’empire de Flore. La Rose plaît à tous les âges : dans tous les momens de sa courte existence, soit lorsqu’elle s’épanouit, soit lorsqu’elle brille dans tout son éclat, soit lorsqu’elle est prête à se flétrir, elle semble avoir toujours quelques rapports à nous. Penchée le soir sur sa tige épineuse, ellepa- raît languissante à l’homme mélancolique, qui trouve dans le tableau quelle lui offre un sujet pour ses rêveries ; celui à qui tout rit dans la vie contemple avec extase, au milieu du jour, la pureté de ses'fonnes et son coloris brillant, qui lui représentent le bonheur dont il jouit; la jeune fille aime à la voir dans toute sa fraî¬ cheur et à la cueillir le matin , couverte de rosée et entourée de boutons; les amans heu¬ reux , les nouveaux époux l’associent à leurs plaisirs, et elle devient à tout moment le prix ou le gage de leur affection; dans l’âge de re¬ tour, cette charmante fleur nous l’appelle les plaisirs de l’enfance; et dans l’hiver des nos ans , lorsque son parfum exalté par la chaleur du soleil, vient réveiller nos sens assoupis, nous la nommons encore la plus délicieuse des fleurs. Dès cpie le printemps fait éclore les fleurs , chacun s’empresse d’accueillir les Roses qui annoncent la saison des amours. Quand l’haleine des doux zéphirs , Et la verdure renaissante , Annoncent la saison charmante Et de l’amour et des plaisirs, Vainement mille fleurs écloses Appellent la main des amans ; Ou ne croit revoir le printemps Qu’en voyant renaître les Roses. Les anciens, les modernes ont chanté la Rose; tous, à l’envi, lui ont prodigué les épi¬ thètes les plus galantes , et toujours elle est l’objet des comparaisons les plus flatteuses. On fait rarement l’éloge d’une figure fraîche et jolie, sans y marier les Roses avec les lis ; le poète ouvre les portes brillantes de l’orient avec les doigts de Roses de la vermeille Aurore J et ramène le printemps sur un char de verdure et couronné de Roses. Veut-il célébrer la jeune fille qui n’a point encore sacrifié aux plaisirs ? il la compare au bouton de Rose, près duquel voltigent les zéphirs impatiens. Veut-il peindre la beauté coquette ? c’est la Rose qui reçoit tour-à-tour dans son sein les papillons légers, offre-t-il une Rose à la beauté ? il s’exprime ainsi ; Fille des dieux , Rose à peine entr’ouverte Au souffle pur du zéphir amoureux , De ses baisers ne pleure pas la perte : Je te réserve un sort plus glorieux ! Oui, sur le sein de l’aimable Thémire , Heureuse fleur, tu ras faire ma cour : En même temps , ah ! fais qu’elle respire Et tes parfums et les feux de l’amour! Elle avec toi, par un divin prestige , A l’œil charmé vous paraîtrez deux fleurs , Que le printemps sur une même tige. Le même jour aura fait naître sœurs. De toutes deux l’haleine parfumée Pourrait double'r le plaisir et l’erreur. Si ta rivale , à vaincre accoutumée , A tes attraits ne joignait pas un cœur (i). La Rose , qu’un rien flétrit, est l’emblème de l’innocence et de la virginité. De-là les vers (i) Ces jolis vers furent adressés à Madame Eulalie Castres, née Daran, par M. Le Noble, capitaine à la Légion des Pyré¬ nées-Orientales, C H ) charmans de Catulle : ut Jlos et cceptis , etc. « Là Rose solitaire, épanouie à l’écart, ignorée des troupeaux, respectée du soc, caressée des zéphyrs , vivifiée parle soleil, abreuvée de rosée, fait les délices du berger et de la ber¬ gère. A peine est-elle arrachée à sa tige quelle perd sa fraîcheur, se flétrit, et cesse d’avoir des charmes pour eux. Telle une vierge timide, aussi long-temps quelle est vierge , captive les hommages; mais dès quelle a perdu cette fleur précieuse , les jeunes gens cessent de la trouver aimable , et ses compagnes de la chérir. » L’Arioste , dans ces vers : la verginella è si- mile alla Rasa , etc. donne également une leçon au beau sexe. « La jeune fille est sem¬ blable à la Rose ; tandis que solitaire et ignorée elle repose dans quelques beaux jardins sur son épine native; tandis quelle est à l’abri de la dent destructive des troupeaux et de la main furtive des bergers , le doux zéphyr , l’aube humide, l’onde, la terre, tout conspire à l’em¬ bellir , et la jeunesse folâtre aime à en parer ses cheveux et son sein ; mais elle n’est pas plutôt détachée de sa tige maternelle et ver¬ doyante , quelle perd le prix qu’elle avait aux yeux des hommes, la bienveillance du ciel, ses grâces, sa beauté, et tout ce quelle pouvait ( i5 ) avoir d’aimable. C’est ainsi que la jeune inno¬ cente , qui se laisse ravir celte Rose précieuse qui lui doit être plus chère que la vie, perd tous les avantages dont elle devait jouir , jusqu’à l’attachement que ses autres amans pouvaient avoir pour elle. » Toi dont l’incarnat enchanteur Offre une fleur à peine éclose , Jeune Églé , veux-tu de la Rose Conserver long-temps la fraîcheur? Songe qu’à cette fleur si tendre La nature sut attacher Une feuille pour la cacher, Une épine pour la défendre. Anacréon et Sapho disaient de la Rose qu’elle était tout le soin du printemps et la joie des mortels : d’autres ajoutaient quelle était la splendeur des plantes . Mais, ainsi que pour toutes les fleurs, on s’est plaint de la courte existence de la Rose : « la durée d’un jour est la mesure de son âge ; la même étoile qui la voit naître le matin, la voit mourir le soir de vieillesse. » M. de Malherbe adressa les vers suivans à Dupérier, qui venait de perdre sa fille : Ta hile était du monde où les plus belles choses Ont le pire destin, J5t Rose , elle a vécu ce que vivent les Roses , L’espace d’un matin. C 16 ) C’est en comparant la durée de l’existence de l’homme à celle de la Rose, que La Fare et Chaulieu invitent à jouir des plaisirs passagers de la vie. La Rose qui obtient tous nos suffrages a été cependant l’objet de l’antipathie de plusieurs grands personnages : François Venier, doge de Venise, et le chevalier de Guise , se trou¬ vaient mal s’ils respiraient l’odeur d’une IWe; Anne d! Autriche, femme de Louis XIII, ne supportait pas la vue d’une Rose, meme en peinture. On sera moins surpris du sort qu’a éprouvé la Rose quand on se rappellera que Jean II, czar de Moscovie, s’évanouissait en voyant une femme ; et l’on sera convaincu , de nouveau , que les dames et les Roses ont souvent une destinée semblable. Entre le3 femmes et les Roses Il est mille rapports parfaits; Mêmes destins en toutes choses, Même beauté, mêmes attraits. Oui, femme et Rose sont divines ; Mais en nous charmant tour-à-tour, L’une blesse avec ses épines L’autre arec les traits de l’amour. L’odeur suave de la Riosela fit appeler Pihodon, par les Grecs, les Arabes l’ont nommée nard ou naron, les Latins et les Italiens Rosa, les ( 17 ) Hollandais Roozen , et les Anglais et les Àlle- mans Rose. L’origine de la Rose est ce qu’il y a de plus embrouillé dans son histoire, et a donné lieu h des fictions plus ou moins gracieuses selon que l’imagination des poètes est plus ou moins ingénieuse. Anacréon nous dit que la Rose naquit lors¬ que Vénus sortit du sein des flots. Celui qui vint la déposer sur le gazon du rivage, aurait laissé, avec son écume, le germe du Rosier qui s’éleva aussitôt pour embellir ce lieu mémo¬ rable, et parfumer l’air que la déesse respirait pour la première fois. Le père Rapin, jésuite, auteur d’un poème des jardins, raconte ainsi qu’il suit, l’origine de la Rose : une reine de Corinthe appelée Rhodante, était d’une si grande beauté qu’on ne pouvait la voir sans devenir éperdument amoureux; aussi le nombre de ses adorateurs s’accrut à un tel point, que, pour se soustraire à des instances qui ne lui laissaient plus un ins¬ tant de repos, elle se réfugia dans un temple consacré à Diane. Cet asile ne la mit point à l’abri de la poursuite de ses amans. Trois d’eu- tr’éux, nommés Brien , Areas et Halesin , plus hardis que leurs rivaux, pénétrèrent dans le temple, et voulurent avoir par la violence ce 2 ( i8 ) que les soins et les soupirs n’avaient pu leur faire obtenir; mais Rhoclante , non moins pu¬ dique que la déesse dont elle embrassait l’autel, se défendit avec vigueur. Le peuple qui était accouru aux cris de la princesse, fut tellement ébloui par l’éclat de sescharmes, qui semblaient alors recevoir un nouveau lustre de la douce fierté qui se peignait dans sa physionomie, que dans son enthousiasme, il s’écria : Diane n’est plus la déesse de ce temple, la belle Rhodante recevra désormais nos hommages ; mais au moment où il se disposait à renverser la statup de la première, Apollon se présenta dans le temple. Furieux de l’outrage qu’on faisait à sa sœur, il métamorphosa Rhodante en Rosier , et pour punir aussi le sacrilège commis par les trois amans, il changea l’un en cordon bleu : « Allez , dit le Roi au marquis , offrir ce cordon à celle qui sera couronnée. 11 fut assez long-temps, le prix de la faveur, qu’il devienne aujourd’hui, la récompense de la vertu. » C’est depuis celte époque que la Rosière recevait cette bague, et quelle et ses compagnes se décoraient dm ruban. Au sortir de l'église, le seigneur, ou son re¬ présentant, conduisait la Rosière au milieu de la grande rue de Salency, où les vassaux du fief de la Rose étaient obligés de lui présenter une colation qui retraçait la simplicité des mœurs antiques et qui était une espèce de redevance. La table était garnie d’une nappe, six assiettes, sixserviettes, deux couteaux , deux verres et une salière pleine de sel. Les mets consistaient en un lot de vin clairet en deux pots, cru sur la côte du village, un demi lot d’eau fraîche, deux pains blancs d’un sou , cinquante noix et un fromage de trois sous. Sur la fin de ce sobre repas, les mômes vas¬ saux lui présentaient, par forme d’hommage , un bouquet de fleurs, deux éteufs ou balles de jeu de paume , une flèche et un sifflet de corne, avec lequel l'un des censitaires sifflait trois fois ( 43 ) avant que de l’offrir. Ils étaient obligés de sa¬ tisfaire à toutes ces servitudes, à peine de 60 sous d’amende. Le repas étant achevé, toute l’assemblée se rendait dans la cour du château, sous un gros arbre, où. le seigneur dansait le premier branlé avec la Rosière. Ce bal champêtre finissait au coucher du soleil. Le lendemain, dans l’après midi, la Rosière invitait chez elle toutes les filles du village, et leur donnait une grande colation, pendant laquelle on chantait des couplets, tels que ceux-ci : Cette fille , dès sa jeunesse , Nourrit son père infirme et vieux ; Elle n’a point d’autre noblesse , Point de parchemins , point d’aïeux.: La noblesse est bien quelque chose; Mais elle n’est pas le vrai bien : La noblesse au vulgaire impose , Mais, sans la vertu, ce n-’est rien. On ne voit point sur son visage Briller la fleur de la beauté ; Mais dans son ame honnête et sage , Régnent la douceur, la bonté : La beauté c’est bien quelque chose ; Mais clic n’est pas le vrai bien : Elle a tout l’cclat de la Rose ; L’éclat, sans la vertu, n’est rien. Dans son parler est la simplesse , Qu’on chérissait au bon vieux temps ; ( 44 ) De l'esprit et de la fiuesse Elle n’a point les agrémens : L’esprit est pourtant quelque chose ; Mais l’esprit n’est, pas le vrai bienr Quelque forte qu’en soit la dose , L’esprit, sans la vertu , n’est rien. Jamais elle n’apprit à lire Ce livre a suffi pour l’instruire Du chemin qui mène au bonheur: La science est bien quelque chose; Mais elle n’est pas le vrai bien : A l’orgueil quand elle dispose , La fête de la Rosière de Salency occasionna, en 1774 > un procès qui fut porté au parlement de Paris. Le seigneur d’alors se crut en droit de choisir la Rosière sans l’intermédiaire des habitans, de lui poser la couronne sur la tête sans pompe et sans cérémonie, et soutint que la dépense de la fête , quoique médiocre , pou¬ vait être de beaucoup réduite. Ces prétentions ridicules furent condamnées par le bailliage royal de Chauny qui fixa les règles pour la nomination de la Rosière et l’ordre et la marche de la cérémonie, par sa sentence du 19 mai 1773; mais le seigneur de Salency ne crut point devoir céder : il appela de cette sentence au parlement de Paris qui, le 20 décembre 17745 rendit un arrêt solennel en faveur des habitans (45 ) de Salency, homologua tout ce qui concernait la fête de la Rosière , et condamna le seigneur à tous les dépens, ainsi qu’aux frais de l’impres¬ sion et affiche de l’arrêt. Dans un mémoire que M. Delacroix publia dans cette circonstance , il s’exprime en ces termes : « La noblesse des Salenciens est celle de la Rose ; ils n’en connaissent point d’autres. La famille qui, depuis St. Mèdard , a vu le plus souvent ses rejetons couronnés, est la plus illustre parmi eux. Si les arts hélaient pas les esclaves de l’opulence, ce serait une vue bien touchante que celle d’une chaumière de Sa¬ lency, ornée d’une suite de tableaux représen¬ tant de jeunes Rosières parées d’un cordon bleu avec tous les attributs de leur couronnement. Ce spectacle vaudrait bien celui d’une galerie qui n’offre à nos regards que les superbes des¬ tructeurs du genre humain. ïly a si long-temps quel’ons’énorgueillitdela férocité de ses pères , qu’il serait bien à souhaiter que l’on commen¬ çât à mettre une partie de sa gloire dans la sagesse de sa mère. » D’autres fêtes de la Rose furent instituées à Canon , Briquebec , Saint-Sauveur-le-Vicomte, la Falaise, Saint-Nicolas d'Angers, Nanci , Saint-Nicolas de Nantes , Meau, Montricoux, Suresne , Romainville , etc., etc. (46) Pendant le séjour de Louis XVIII kBlahem bourg , il fut invité à assister à une fête de la Rosière , S. M. s’approcha de la jeune personne qui avait été désignée comme la plus vertueuse, et lui plaça la couronne sur la tête. La Rosière lui répondit ingénument : Dieu vous la rende ! Il existait autrefois dans nos parlemens une cérémonie appelée la baillée des Rosés , dont on ignore l’origine et l’époque à laquelle elle a cessé. Cette cérémonie était particulière¬ ment en usage dans les parlemens de Paris et de Toulouse. Le droit de Roses se rendait par les pairs, en avril, mai et juin, lorsqu’on ap¬ pelait leurs rôles. Pour cela on choisissait un jour qu’il y avait audience à la grand-chambre , et le pair qui les présentait faisait joncher de Roses , de fleurs et d’herbes odoriférantes, tou¬ tes les chambres du parlement; avant l’au¬ dience il donnait un déjeuner splendide aux présidens et aux conseillers, même aux greffiers et huissiers de la cour, ensuite il venait dans chaque chambre, faisant porter devant lui un grand bassin d’argent rempli non-seulement d’autant de bouquets d’œillets, Roses et autres fleurs de soie et de fleurs naturelles , qu’il y avait d’officiers, mais encore d’autant de cou¬ ronnes rehaussées de ses armes ; après cet hom¬ mage, on lui donnait audience à la grand- (! 47 ) chambre ; ensuite on disait la mess e ; les haut¬ bois jouaient , excepté pendant l’audience , et allaient même jouer chez les présidens pen¬ dant le dîner. 11 n’y avait pas jusqu’à celui qui écrivait sous le greffier, qui n’eût son droit de Roses. Excepté nos rois et nos reines , aucun de ceux qui avaient des pairies dans le ressort du parlement n’étaient exempts de cette espèce de redevance : les rois de Navarre s’y assujé- lirent; et Henri (i), fils d’ Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret , justifia au procureur- général que ni lui, ni ses prédécesseurs, n’avaient jamais manqué de remplir cette obligation. Des fils de France l’ont fait en iSyj. L’hommage des Roses occasionna , en i 545 , une dispute de préséance entre le duc de Mont- pensier et le duc de Nevers , qui fut terminée par un arrêt du parlement, qui ordonna que le duc de Montpensier les baillerait le premier, à cause de ses deux qualités de prince et de pair. Le parlement avait un faiseur de Roses, ap¬ pelé le Rosier de la cour, elles pairs achetaient de lui celles dont ils faisaient leurs présens. On présentait au parlement de Paris des Roses et des couronnes de Roses, et à celui de (i) Depuis Henri IV “ Roi de France. (48) Toulouse , des boutons de Roses et des cha¬ peaux de Roses. Aux beaux jours de la chevalerie, les Roses étaient souvent un emblème dont les preux se plaisaient à décorer leurs armes. On voyait dans un écu une Rose entrouverte avec cette dévise : « Çuanto si mostro men , tanto è piu bella. » Moins elle se moxrtre plus elle est belle. Dans le Selam des Persans, la Rose jouait un grand rôle par ses allégories. Dans le roman de Perceforêt , on voit une reine , après un tournoi , donnant au chevalier vainqueur un simple chapeau de Roses , parce que c’est, dit-elle, un trésor pour les amoureux. Dans le roman d ’Amadis, Oriane, prison¬ nière , ne pouvant ni parler, ni écrire à son amant, lui jette du haut d’une tour une Rose baignée de ses pleurs. Les Roses forment le dénouement du fameux conte de Y due d’or d Apulée. Dans ce conte un jeune homme est transformé en âne, et ne peut reprendre sa première forme qu’en man¬ geant des Roses. Le roman de la Rose, de Guillaume Lorris, est une allégorie dans laquelle il faut surmon¬ ter beaucoup d’obstacles pour conquérir une belle Rose. ( 49 ) M. Aimé-Martin , dans ses lettres a Sophie voulant donner un exemple de l’équilibre par¬ fait que la respiration des végétaux forme avec celle de tous les êtres , rapporte ainsi les amours du rossignol et de la Rose. « Quelle distance sépare le brin d’herbe de l’homme l et cependant notre vie tient par une double nécessité à l’existence de ce faible végé¬ tal. Quelle étonnante création que celle où l’on, ne peut rien ôter sans que le tout ne périsse ! O Saadi ! tu la connaissais sans doute cette loi sublime de l’harmonie de l’univers, lorsque ta chantais les amours du rossignol et de la Rose -, de la Rose muette et superbe, et du rosssignoly le rival & Orphée. » « Bientôt dans les bosquets du superbe Orient, La plus belle des fleurs, la Rose va paraître ; Elle s’ouvré , aussitôt son parfum se répand. La nymphe des jardins , surprise en la voyant , Croit qu’une autre Vénus en ce jour vient de naître , Pour la reine des fleurs on veut la reconnaître ; La Rose est étonnée ; une aimable pudeur Le rossignol la voit, frappe l’air de son aile, Respire ses parfums , voltige sur son sein. Chante l’amour heureux , et s’envole soudain , Quoiqu’il ait fait serment d’être toujours fidèle. » « Arrêtons un moment le volage oiseau , sai- sissons-le parles ailes , et qu’il soit emprisonné 4 ( 5o ) avec le Rosier dans une cage de cristal. 11 est donc vrai qu’il va devoir la vie à l’amante que son cœur abandonnait ! Privé d’un air nou¬ veau, son joli gosier cesserait bientôt de pro¬ duire des sons harmonieux, si, par un prodige inconcevable. Ne devinez-vous pas ce qui va «e passer ? Déjà le rossignol a vicié , par sa respiration, l’atmosphère de la cage ; mais le Rosier avide de l’air respiré par son amant, l’absorbe, et ne l’exhale doucement, qu’après l’avoir purifié : autant de fois le rossignol le décompose, autant de fois il relient les poisons dans son sein; et lorsqu’enfin l'oiseau expire en chantant sa reconnaissance , le Rosier se penche, se flétrit et se meurt. » « Ainsi l’on voit deux vrais amans Exister l’un par l’autre , avoir même constance , Confondre doucement leur paisible existence , Pour expirer dans les mêmes momens. » La Rose figure dans une historiette intéres¬ sante qui fut insérée dans le Mercure de France, en 1818; je la rapporte ici toute entière. « Le prince de Béarn ( depuis Henri IV ) n’avait pas encore douze ans , lorsque Charles IX vint à Nérac, en i 565 , pour y visiter la cour de Navarre. Les quinze jours qu’il y passa furent marqués par des jeux, des fêtes dont le jeune Hçnri était déjà le plus bel ornement. t 50 » Charles IX aimait à tirer de l’arc ; ou voulut lui en donner le divertissement, et l’on pense bien qu’aucun de ses courtisans , pas même le duc de Guise qui excellait à cet exer¬ cice , n’eut la maladresse de se montrer plus adroit que le monarque. Henri, que l’on appe¬ lait encore Henriot, s’avance, et, du premier coup, enlève, avec sa flèche , l’orange qui ser¬ vait de but. Suivant la règle du jeu, il veut recommencer et tirer le premier; Chartes s’y oppose et le repousse avec humeur ; Henri re¬ cule quelques pas, arme son arc et dirige sa flèche sur la poitrine de son adversaire : celui-ci se met bien vite à l’abri derrière le plus gros de ses courtisans, et ordonne qu’on éloigne de sa personne ce dangereux petit cousin. » La paix se fit; le même jeu recommença le lendemain : Chartes trouva un prétexte pour n’y pas venir. Cette fois, le duc de Guise en¬ leva l’orange qu’il fendit en deux; il ne s’en trouvait pas d’autres. Le jeune prince voit une Rose sur le sein d’une jolie fille qui se trouvait au nombre des spectateurs ; il s’en saisit et court la placer au but. Le duc tire le premier, n’atteint pas; Henri, qui lui succède, met sa flèche au milieu de la fleur , et va la rendre à la jolie villageoise sans la détacher de la flèche victorieuse qui lui sert de tige. C 52 } » Le trouble qui se peint sur la ligure char¬ mante de cette jeune fille, qu'il embellit encore* se communique à çeljfi qui le fait naître, et les doux regards qu’ils échangent à la dérobée sont les premiers signes de la vie nouvelle qui vient de commencer pour eux. » En retournant au château, Henri ques¬ tionne ceux qui l’entourent ; il apprend que l’aimable enfant se nomme Fleurette , quelle est fille du jardinier du château, et quelle de¬ meure au petit pavillon qui se trouve à l’extré¬ mité du bâtiment des écuries. Dès le lendemain, le jardinage est devenu la passion de Henri ; il a choisi un terrain de quelques toises aux en¬ virons de la fontaine de la Garenne, où il sait que Fleurette se rend plusieurs fois dans la journée; il l’entoure d’un treillage; il y fait des plantations où il travaille avec d’autant plus d’ardeur qu’il est aidé par le père de Fleurette , et qu’il a, vingt fois par jour, l’occasion ou le prétexte de lui parler. » Depuis près d’un mois Henriot en contait a Fleurette. Henriot et Fleurette s’aimaient éperdument , sans trop savoir encore ce qu’ils se voulaient; ils l’apprirent un soir à la fontai¬ ne. Fleurette s’y était rendue un peu tard ; l’air était pur ; le murmure des eaux, les plaintes ■du rossignol enchantaient le silence des bois , t 53 ) et la lune éclairait, d’un jour mystérieux , une- retraite où la nature est déjà la volupté. Que se passa-t-il dans cette soirée, à la fontaine de la Garenne, entre le petit prince de douze ans et la petite bergère de quatorze ? il est plus' aisé de l’imaginer que de le décrire; tout ce que j’ai pu savoir, c’est qu’au retour de la fon¬ taine la bérgerette avait pris le bras du prince du Béarn , et que celui-ci portait la cruche sur sa tète. Ils se séparèrent à l’entrée du parc; l’un retourna gaîment au château, l’autre pleura en rentrant dans son modeste réduit. » Le père de Fleurette ne s’était pas aperçu; que sa fille, depuis ce jour, allait plus tard qu’à l’ordinaire à la fonlaine; mais le précep¬ teur du jeune prince, le vertueux la Gaucherie avait observé que son royal élève avait toujours un prétexte pour s’échapper à la meme heure ; et que par le plus beau temps du monde, la forme de son chapeau était habituellement mouillée. Cette remarque éveilla la surveillance du sage Mentor, il suivit de loin le jeune prince, ' et arriva, sans être vu, assez tôt et assez près, pour s’apercevoir qu’il était venu trop tard. Convaincu, comme Fénelon, que la fuite est le seul remède à certains maux, sans autres re¬ montrances , il annonça au jeune prince qu’ilà: retourneraient le lendemain à Pau,- d’où ils- (54 ) partiraient pour se rendre à l’entrevue de Bayonne. » » L’instinct de la gloire, et peut être celui de l’inconstance, parlaient déjà, au cœur de Henri; cette nécessité d’une première séparation, qu’il courut, en larmes, annoncer à Fleurette, trou¬ vait à son insu quelque adoucissement au fond de son âme ; mais comment peindre le déses¬ poir de la naïve et sensible Fleurette l dans les derniers momens d’un bonheur prêt à lui échapper, elle pressentait tous les maux de l’avenir. —Vous me quittez, Henri, disait la tendre enfant étouffée par ses pleurs, vous me quittez, vous m’oublierez, et je n’aurai plus quà mourir. Henri la rassura et lui fit le ser¬ ment d’un amour éternel, que Fleurette seule devait acquitter : « Voyez-vous cette fontaine » de la Garenne ( lui dit-elle au moment où la » cloche du château rappelai X.Henri, et donnait » le signal du départ ), absent, présent, vous » me trouverez là, toujours là, ajouta-t-elle avec » une expression qu’il noubliera pas. » Paris et de Provins, pour l’usage des pharma¬ ciens et des confiseurs. — Rose pourpre ponceau. Est plus double que la précédente. Fleurs grandes, d’un rouge foncé très-vif. — Rose gallique ou la Junon. Fleurs très- doubles , d’un rouge clair et égal. Ce Rosier végète rapidement et forme de belles têtes lorsqu’il est greffé. — Rose le roi des pourpres. A du rapport avec la précédente. Fleurs plus doubles et plus grandes , même intensité de couleur. — Rose à grand cramoisi de Trianon. Fleur peu double , mais régulière et d’une cou¬ leur égale. C’est la plus foncée d’entre les pourpres. II me Section. LES ROSES. — Rose l'ornement de parade. C’est une des plus belles variétés. Les fleurs, entièrement épanouies , ont trois pouces de diamètre et quelquefois davantage. — Rose grandesse royale , Pivoine des hollandais ou lustre d'église. Fleurs globu¬ leuses , même dans leur développement , et d’un rose tirant sur Yhortensia. — Rose panachée. Rosa gallica varie gala. ( 77 ) Remarquable par ses fleurs blanches panachées et jaspées de rose, qui la couvrent entièrement en juillet ; mais ces fleurs durent peu. _ Rose pivoine ou nouvelle Pivoine , appe¬ lée encore Grand triomphe , par Godefroy . C’est peut-être la plus belle variété du Rosier de Provins. La fleur est très grande, double, d’un rose tendre, mais plus vif dans le centre. — Rose mauve ou ancienne Pivoine des jar¬ diniers. Fleurs grandes, semi-doubles, d’une forme régulière ; pétales striés ou jaspés en rose sur un fond pâle , elles se succèdent jus¬ qu’au mois d’août, ce qui est un avantage dans ce genre. — Rose aimable rouge , appelée cent feuil¬ les Æ Angleterre par M. Noisette , et Rose hor¬ tensia par M. Godefroy , est remarquable par sa couleur d’un beau rose hortensia, se teignant en blanc vers le bord des pétales. III me Section. LES VIOLETTES. — Rose pourpre belle violette. Fleurs très doubles et d’un pourpre violet clair égal. — Rose évêque ou Manteau d’évêque. Fleurs grandes , doubles , de couleur violette un peu striée , piquetée quelquefois de petits points blancs. Cette Rose a une sous-variété C 78 ) nommée Grand Alexandre par Godefroy. — Rose Manteau pourpre. Fleurs grandes, à pétales très-larges et d’un pourpre violet écla¬ tant. Cette Rose est moins double que la pré¬ cédente , mais d’une végétation aussi forte. — Rose de la reine. Rosa reginæ dicta. ■Fleurs de moyenne grandeur, d’un beau violet clair , pétales à bords blancs. •— Rose noire de Hollande. Fleurs peu dou¬ bles , mais remarquables par leur couleur, d’un violet tirant sur le noir. !Y me Section. LES VELOUTÉES. M. de Pronville appelle veloutées, les Roses de Provins dont les pétales donnent un reflet lorsqu’ils sont exposés à une grande lumière. — Rose maheca simple. Cette rose est le type des roses veloutées qu’on peut considérer comme des sous-variétés. Ses pétales sont d’un rouge foncé, nuancé vers le centre. — Rose le velours pourpre. Fleurs très-dou¬ bles, moyennes, cramoisies, tirant sur le vio¬ let , nuancées d’un pourpre plus clair vers le centre. Rose la superbe en brun. Fleurs d’un cramoisi très-foncé , pétales maculés de taches brunes très-remarquables, surtout avant l’en¬ tier développement de la fleur. ( 79 ) — Rose le pourpre charmant. Fleurs très- doubles , moyennes, nombreuses, d’un pour¬ pre éclatant, égal et velouté. — Rose la renoncule. Fleurs moyennes, très- doubles , cramoisies , pétales courts, serrés , couchés en dehors dans l’épanouissement; quel¬ quefois ces fleurs sont prolifères et perdent alors leur éclat. —- Rose la renoncule noirâtre. Fleurs mo¬ yennes, très-doubles, nuancées du pourpre clair au violet foncé et très veloutées. — Rose cramoisi brillant. Rosa cramosis- simo amplo. Fleurs grandes, très-doubles , cra¬ moisies et nuancées jusqu’au centre du carmin le plus éclatant. — Rose le velours noir. Fleurs grandes , doubles, veloutées, d’un cramoisi très-foncé , presque de couleur puce. Elle se voit à Lille, chez MM. Mieller et Cardon , et dans le jardin fleuriste du roi, à Sèvres. V me Section. LES POMPONS. — Rose Saint-François. Rosa gallicaminor. Cette Rose qu’on trouve à Trianon et dans plu¬ sieurs pépinières, ressemble absolument à la Rose gallique dont elle a tous les caractères. C’est le plus petit des pompons ; on ne le con- (8o) naît que double; sa fleur est d’un pourpre vio¬ let. Greffé sur l’ églantier , il forme une jolie tête qui se couvre de fleurs en juillet. Voici d’autres variétés de la Rose Je Provins qui ne sont point encore classées dans la divi¬ sion précédente. — Rose multijlore. Fleurs grandes, nom¬ breuses, d’une odeur agréable; la corolle, semi- double , se compose de six à sept rangs de pé¬ tales de couleur rose. — Rose argentée. La corolle bien double est blanche sur les bords et d’une belle cou¬ leur de chair dans le cœur. La fleur répand une odeur suave, mais faible. — Rose mère gigogne. Fleurs grandes , inodores ; corolle formée de plusieurs rangs de pétales d’un rouge cramoisi. Enfin , viennent à la suite , la Rose pin¬ tade , la Rose belle veloutée pourpre , la Rose couleur cerise, la Rose terminale , la Rose la merveilleuse , la Rose grand pompadour , la Rose bizarre triomphant , la Riose entreprise première , la Rose porcelaine à bords blancs, la Rose l’aigle noir à fleurs simples , et la Rose à rameaux inclinés , provenant des se¬ mis de M Charpentier , jardinier en chef du Luxembourg. Le Rosier de Provins est cultivé avec d’au- (80 tant plus de profusion, qu’il est le moins sus¬ ceptible pour l’exposition et le terrain. Néan¬ moins, il donne des fleurs en plus grande abon¬ dance et plus colorées , dans une terre légère et chaude. III. Rosier pompon. Rosa paiyijlora. Ce ro¬ sier appelé encore de Bourgogne , fut rencon¬ tré par hasard en iy55, sur une montagne près de Dijon. Ses fleurs devinrent pleines par la culture, et depuis on a multiplié à l’infini cet arbuste charmant. Il ne s’élève pas au delà de trois pieds ; ses feuilles on t cinq ou sept folioles; elles sont petites et velues en dessus, les rameaux sont droits et se décorent au mois de, mai d’un grand nombre de petites fleurs très doubles, rouges au centre et d’une nuance qui s’éclaircit à mesure quelle approche des bords. Rien d’élégant comme une branche du Rosier pompon , surtout lorsqu’elle se balance sur le sein d’une jolie femme. Belle et charmante mignature , Petite Rose de l’amour, Enfant gâté de la nature 1 Viens ouvrir ton joli bouton ; Sois chez moi toujours souveraine ; En voyant la Rose pompon , Tes soeurs ont proclamé leur reine. fi ( 8a ) ïl y a des pompons a fleurs blanches et à fleurs pourpres. Ce Rosier se multiplie de bou¬ tures. III. Rosier de Damas. Rosa damascena. On le nomme vulgairement : Rosier de deux fois l'an , Rosier des quatre saisons , et Rosier de tous les mois. Il forme un buisson touffu qui s’élève de cinq à six pieds ; branches nombreu¬ ses j garnies d’aiguillons épars , rouges et re¬ courbés; feuilles à sept folioles ovales , aiguës, d’un vert pâle en dessus , légèrement velues en dessous ; fleurs ramassées en paquets de douze et quelquefois vingt; leur couleur varie du rouge au blanc ; elles se voient les pre¬ mières , se renouvellent à l’automne , et durent souvent jusqu’aux gelées, surtout si l’on a soin au mois de juillet, de tailler et effeuiller cet arbrisseau , qu’il faut arroser pendant les sé¬ cheresses. Ne laissez jamais se flétrir, Faute d’une utile rosée, L’arbrisseau qui doit vous offrit Cette fleur justement prisée. Trop d’oau peut aussi l’affaiblir: Petit à petit qu’on l’arrose, A l’œil vous verrez s’embellir Le charmant boulon de la Rose. Ce Rosier a plusieurs variétés. — Rosier d’Yorck et de Lancaster. Rosa ( 83 : ) damascena versicolor. Fleurs panachées. Le même pied porte souvent des fleurs toutes blanches et d’autres tout à fait rouges. Ce Ro¬ sier a une sous-variété appelée la félicité. — Rosier couleur de chair , ou Rose gra¬ cieuse. Rosa damascena carnea. Fleurs gran¬ des , mais d’une odeur faible. — Rosier de Cels. R.osa damascena muta- bilis. Ce Rosier doit son nom à M. Cels qui l’a découvert. Ce charmant arbrisseau est re¬ marquable par ses rameaux qui portent, à la fois , des fleurs blanches et des fleurs roses sur le même corymbe. — Rosier argenté. Rosa damascena ar- gentea. Fleurs moyennes , blanches et lavées de rose dans le milieu. — Riosier de Damas rouge. Rosa damas¬ cena multiflora. Corymbes composés de dix à douze fleurs moyennes , Roses portées sur de longs pédoncules écartés, qui couvrent cet aibrisseau de bouquets nombreux. Ce Rosier a deux sous-variétés, la Rose fausse unique ; et la Rose à bouquets couleur de chair. — Rosier de Portland. Piosa portlandica bifera. Fleurs grandes , d’une odeur faible , corolle composée de deux à trois rangs de pé¬ tales ; étamines nombreuses ; styles longs d’une ligne et réunis en un seul faisceau ; ( 84 ) folioles d’un vert tendre , plus arrondies que celles du Damas ordinaire. Ce Rosier fleurit en juin , juillet, septembre et octobre. On peut encore regarder comme une variété du Rosier de Damas , le Rosa Pesti de Vir¬ gile , qui , selon lui , fleurit deux fois par an. La ville de Pestum, qui n’est plus aujour¬ d’hui qu’un modeste village de la Calabre , fut jadis célèbre par ses belles Roses qui fleuris¬ saient deux fois l’an. Le Rosier de Damas est un des plus com¬ muns de nos parterres ; il répand une odeur agréable ; mais ses fleurs se fanent et s’effeuil¬ lent facilement. De toutes parts des fleurs écloses , Pour te parer viennent s’offrir; Mais, quand tu vois partout des Roses, Tu négliges de les cueillir : Sophie , il en est temps encore , Qu’on ne voit plus la Rose éclore Quand viennent les derniers beaux jours. Cueillons la Rose, ma Sophie, Dès que nous la voyons fleurir; Demain, peut-être , la prairie De ses débris va se couvrir ; D’un rien son éclat se compose ; Un rien le détruit sans retour ; Le premier beau jour de la Rose Est souvent son dernier beau jour. III. Rosier grand royal. Rosa bifera. Ce ( 35 ) Rosier a du rapport avec le Rosier cle Port~ land , mais ses rameaux sont moins touffus , moins tortueux et plus hérissés d’aiguillons ; ses folioles sont ovales , un peu arrondies à leur extrémité, et plus fortement dentées ; ses rameaux sont terminés par un corymbe de trois k six feuilles érigées et presque agglomérées ; les ovaires sont allongés sans aucun rétrécis¬ sement vers le calice , et leur base se con¬ fond avec le pédoncule qui est court et cou¬ vert d’aiguillons. Ce Rosier fleurit avant le damascena et refleurit en septembre. III. Rosier Belgique. Rosa Belgica. Ce Rosier qu’on regarde communément comme une variété de celui de Damas , offre cepen¬ dant des caractères suffisans pour le faire ad¬ mettre comme espèce. Ses ovaires sont plus ouverts, n’ont point d’étranglement ; ils sont peu glanduleux; les folioles des calices sont presque toujours simples; les folioles de ses feuilles excèdent rarement le nombre de cinq; ses fleurs sont rouges ou blanches et répandent une odeur agréable. J II. Rosier toujours vert. Rosa semper virens. Ce Rosier est ainsi appelé parce qu’il conserve son feuillage toute l’année, ce qui le rend propre à garnir un berceau ou un treillage. Fruit alongé ; tiges couvertes d’aiguillons recoui'-. ( 85 ) bés; feuilles composées de cinq folioles ovales terminées en pointes, d’un vert luisant en des¬ sus, comme en dessous et subsistantes jusqu’à la pousse des nouvelles; fleurs blanches, finement musquées et naissant en grand nombre à l’extré¬ mité des rameaux. Le Rosier toujours vert , fleurit en juillet; la gelée lui étant quelquefois nuisible, il con¬ vient de l’exposer dans un endroit chaud, ou de l'abriter par le voisinage d’une haie. En général les Rosiers produisent un effet charmant lors¬ qu’on les dispose dans les haies qui servent de clôture à nos jardins paysagers. Cependant la fable suivante nous dira que la Rose s’est plaint de se trouver ainsi placée. Une Rose croissait à l’abri d’un buisson , Et cette Rose , un peu coquette , N’aimait point son humble retraite; C’était même, à l’entendre , une horrible prison. Son gardien lui disait : « Patience , ma chère , » Profite de mon ombre, elle t’est salutaire : » C’est elle du midi qui t’épargne les feux ; k Grâce à mes dards épineux , » Des insectes rongeurs tu ne crains point l’outrage; j) Je te défends encor des vents et de l’orage; » Chéris donc ton asile obscur : » Il n’est pas beau , mais il est sur. » La Rose est indignée, elle n’en veut rien croire; Un bûcheron paraît; — Accours, dit-elle , ami , » Sois mon libérateur, fais tomber sous ta hache v Ce vilain buisson qui me cache » C 87 ) Le manant empressé n’en fait pas à demi* Il abat le buisson. Partant plus de tutelle.- La Rose de s’en réjouir : Elle va donc s’épanouir, Charmer tous les regards, attirer autour d’elle Le folâtre essaim des zépliirs.... Rose , on va l’appeler des Roses la plus belle..... O fortuné destin ! 6 comble de plaisirs !. Tandis que la jeune orgueilleuse Rcve ainsi le bonheur, et rit d’enchantement, Voilà qu’une chenille hideuse A découvert sa tige, y grimpe lentement, Et sur son bouton frais se traîne insolemment. Un escargot, plus vil encore , Vient souiller ses appas naissans ; Le soleil à son tour de ses rayons brûlans La frappe i elle se décolore. Dans le chagrin qui la dévore Elle songe au buisson 1 , mais regrets superflus! Ce doux abri n’existe plus. Qu’arriva-t-il? la Rose Se fane, tombe, meurt, hélas! à peine éclose. Noubliez pas cette leçon, Innocentes beautés , orgueil de vos familles : Vos mamans , voilà le buisson ; Croissez toujours à l’ombre, ou gare.... les chenilles. Le Rosier toujours vert est originaire d’I¬ talie ; mais il vient naturellement dans les provinces méridionales de la France , et même en Allemagne. On le greffe sur l 'églantier. II. Rosier de Champagne, ou Rosier de Meaux. Rosa remensis. Ce Rosier offre un buisson rameux et épais; aux mois de juin et juillet , il se couvre de fleurs semblables à celles du Rosier pompon ; mais plus grandes et ( 88 ? d’un rouge vif. La variété à fleurs doubles est le Pompon des Alpes des jardiniers. I. Rosier Canelle. Rosa cinnamomea. Il est originaire des Alpes, mais il croît naturel¬ lement en Allemagne et dans les bois de l’Auvergne. On l’appelle canelle parce que sa tige offre la couleur de cet aromate. On le nomme encore Rosier de mai , parce que ce mois est le temps de sa floraison ; et du Saint Sacrement , parce qu’il sert à parer les corbeil¬ les employées dans les cérémonies religeuses. Il forme un buisson qui s’élève quelquefois jus¬ qu’à huit pieds. Sa tige d’un rouge brun et garnie d’aiguillons, seulement à la base , se di¬ vise en rameaux ; les feuilles sont composées de sept folioles d’un vert foncé et glabre ; les fleurs sont doubles, rouges et rassemblées au sommet des jeunes rameaux où elles se succèdent pendant un mois environ. Ce Rosier réussit très-bien dans un terrain frais. On le greffe sur l 'églantier. Il a une variété à fleurs doubles et une à fleurs pana¬ chées Rosa cinnamomea variegala. III. Rosier MUSQUÉ, ou Rosier dAlexan¬ drie. Rosa moschata. Originaire de barbarie, s’élève de six à huit pieds; liges armées d’ai¬ guillons peu nombreux et recourbés; feuilles composées de cinq à sept folioles ovales, très- ( 89 ) aiguës, longues de plus d’un pouce, glabres sur les deux côtés, luisantes et d’un vert foncé eu dessus , glauques et tomenteuses en dessous ; pétioles très épineux ; fleurs moyennes , nom¬ breuses , blanches, exhalant une odeur de musc très-agréable , et disposées en panicules allongés et terminaux; elles paraissent en juin et durent jusqu’au mois d’août. Ce Rosier présente deux variétés : l’une à fleurs entièrement doubles et roses , l’autre, plus répandue, à fleurs semi-doubles. La végétation de ce Rosier est si forte, qu’il convient de le placer contre un mur ou toute autre construction, mais à l’exposition du midi. S’il arrive qu’il perde ses tiges au milieu des hivers rigoureux, on ne doit pas pour cela cesser de le cultiver, attendu qu’il repousse toujours de ses racines, et que les bourgeons donnent ordinairement des fleurs dès la première année. On peut les garantir en couchant, après les avoir empaillées, les branches en terre pendant les gelées. La greffe sur Y églan¬ tier, rend ce rosier plus robuste. La variété à fleurs doubles étant très-délicate, il est in¬ dispensable de lui donner une terre légère et une exposition chaude. C’est le Rosier musqué que le célèbre Oli¬ vier a vu formant des arbres de trente pieds C 90 ) de haut dans les jardins du roi de Perse , â Ispahan. III. Rosier du Bengaxe, ou Rosier toujours fleurissant. Rosa semper florens. Originaire de la Chine, d’où on l’a envoyé en Angleterre vers l’an 1771. Feuilles, disposées du reste comme celles des autres Rosiers , variant dans le nombre des folioles qui sont pointues, d’un vert tendre, bordées d’un rouge léger; bran¬ ches donnant depuis un jusqu’à cinq et six boutons alongés et terminaux, soutenus sur dés pédoncules longs et nus ; ces boutons de¬ viennent autant de fleurs d’une grande fraî¬ cheur, légèrement odorantes, de couleur rose, presqu’aussifortes que celles du Cent feuilles de Bordeauou , mais moins doubles. Pour aug¬ menter le nombre et prolonger la succession de ces fleurs, il faut couper à mesure celles qui se fanent. Le feuillage d’un vert agréable de cet arbrisseau , et le renouvellement suc¬ cessif de ses fleurs , le rendent extrêmement intéressant. Quelquefois la chaleur du jour le flétrit, mais la fraîcheur du soir lui rend promptement la sienne. Chaque soir l’aile duzéphyre , De la Rose apaise les feux , Et les parfums qu’il y respire Embaument son souffle amoureux. (90 On compte huit variétés du Rosier du Ben¬ gale. Rose Bengale a feuilles variables. Présente sur le même pied des feuilles simples , des feuilles ternées, et d’autres quinées. — Rose Bengale à fleurs doubles violettes. — Rose Bengale à feuilles de pécher , ou Rose Bengale a lanières. Est remarquable par la longueur de toutes ses parties. Ses feuilles ressemblent à celles du pêcher , et ses fleurs , qui du reste conservent la couleurde l’espèce, ont des pétales si étroits et si longs , qu’ils of¬ frent la forme de lanières ou de demi-fleurons du soleil vivace. — Rose Bengale pompon. Fleurs petites , doubles , pourpres ; folioles petites , ovales , aiguës et dentées. — Rose Bengale blanche. Fleur d’abord un peu lavées de rose , et qui deviennent blan¬ ches dans leur parfait développement. — Rose Bengale inerme. Sans aiguillons; corymbe de deux à trois fleurs pourpres. — Rose Bengale à bouquets. Fleurs de trois h cinq ensemble , blanches , un peu carnées et très-doubles. —— Rose Bengale bichonne. Fleurs d’un rouge foncé, panachées de nuances plus pâles, avec des pétales frisés et d’un charmant effet; elles ( 9 2 ) exhalent un parfum très-fort , extrêmement agréable. C’est M. Noisette qui possède cette variété , on la cultive dans la Bâche, en terre de bruyère. III. Rosier Blanc ou ancienne Rose royale. Rosa alba. Il faut se garder de confondre cette espèce avec les variétés du Rosier à cent feuilles, et autres qui sont blanches. Le Rosier blanc , qui se rencontre communément sur les montagnes de l’Europe , offre un arbrisseau qui s’élève de six à quinze et dix-huit pieds; tiges droites , fortes, nombreuses et armées d’aiguillons ; feuilles composées de sept ou plus souvent de cinq folioles ovales , glabres , d’un vert foncé en dessus et pâle en dessous ; fleurs souvent;‘placées trois ensemble , à l’ex¬ trémité des petits rameaux ; elles fleurissent en juin, sont un peu carnées lorsqu’elles com¬ mencent à s’épanouir , puis elles deviennent très-blanches ; elles ont une odeur agréable. Voici les variétés de ce Rosier : -- Rose blanche a fleurs doubles , ou Rose de l'hymen. R.osa alba jlore pleno. Fleurs qui prennent une légère teinte d’incarnat , au fur et à mesure quelles s’épanouissent. An fol amour , au grave hymen , Vénus parlait ero tendre mère : » Vous trouverez dans mon jardin , (S3) 5) Leur dit-elle , une fleur Lien clière ; » Je la confie âmes deux fils: » Amour , ayez soin de la Rose ; » Mais pour lui douuer plus de prix , » Que ce soit l’hymen qui l’arrose. » Rose blanche incarnat , ou grande cuisse de Nymphe. Rosa alba incarnata. Fleurs lé¬ gèrement lavées de rose dans le cœur avant leur entier épanouissement, et qui se succè¬ dent long temps. La sous-variété s’appelle Duc d'Yorkc. — Rose blanche couleur de chair , ou petite cuisse de Nymphe. Rosa alba régi a carnea. Fleurs d’un rose très-pâle d’abord , et qui pas¬ sent bientôt à la couleur de chair quelles conservent dans l’épanouissement. — Rose blanche la cocarde. Rosa alba muta - bilis. Boutons roses, mais les fleurs épa¬ nouies sont blanches, et quelques unes carnées. Il ne faut pas confondre ce Rosier avec le Ro¬ sier unique. — Rose blanche la céleste. Rosa alba nova celestis. Fleurs très-doubles , d’un blanc pur, à petits pétales intérieurs roulés en dedans , et dont la transparence leur prête une teinte bleuâtre. — Rose blanche la belle aurore. Rosa alba purpurascens. Fleurs presque doubles, et dont ( 94 ) les pétales sont teints de cette couleur purpu¬ rine qu’où observe au lever du soleil , et qui tire un peu sur le jaune. — Rose blanche l’Elisa. B. os a alba nova in- carnata. Fleurs moyennes , et semi-doubles , disposées de six à huit ensemble, et dont les pétales sont teints , vers l’onglet , d’un rose tendre, qui s’efface insensiblement vers le lymbe. — Rose blanche a cœur vert. Rosa alba vi- rens. Fleurs moyennes, doubles, parfaitement blanches dans leur entier épanouissement , mais verdâtres dans le cœur, quand elles com¬ mencent à s’ouvrir. — Rose blanche ci Jeuilles cle pêcher. Rosa alba persicifolia. Fleurs doubles et de moyenne grandeur ;■ feuilles semblables à celles du pé¬ cher. Cette variété a été observée par M. le Pelletier. I. Rosier JAUNE SIMPLE, ou Rose églanline de Linné. Rosa lutêa. Croît naturellement en Italie , en Allemagne , en Suisse , et en An¬ gleterre; forme des buissons rameux qui s’élè¬ vent de cinq à six pieds , et se chargent d'une immense quantité de fleurs inodores , mais très-éclatantes surtout au soleil. Feuilles à sept folioles ovales , profondément dentées , longues de huit à dix lignes, glabres des deux (95) côtés et odorantes. Le nom d 'Eglantine que lui donnait Linné , l’a fait souvent confondre avec le Rosier des haies appelé Eglantier. Le Rosier jaune qu’on trouve au milieu de la France , surtout aux environs d’Àix , porte des fleurs d’un jaune plus ou moins clair ou d’un ponceau foncé. Une chose remarquable , c’est que les feuilles de ce Rosier, légèrement froissées , répandent une odeur balsamique , tandis qu’une odeur de punaise s’exhale de ses corolles. Ce Rosier à plusieurs variétés. —- Rose jaune tulipe de Noisette. — Rose églantine a Jleurs doubles. «— Rose capucine , ou Rose d Autriche. Rosa bicolor. Les feuilles de cette variété ressem¬ blent beaucoup à celles du Rosier jaune, mais ses fleurs sont plus larges et leurs pétales dé¬ coupés plus profondément à leur extrémité ; ces fleurs sont simples , d’un jaune clair en dedans , et d’un cuivre tirant sur le pourpre en dehors ; elles se fanent aisément et leur odeur n’est pas agréable. Le Rosier jaune se plaît dans un terrain aride et ses fleurs y acquièrent une couleur plus vive que sur un sol fertile. Le Rosier ca¬ pucin demande l’exposition du nord. L Rosier jaune soufré. Rosa sulphurea. C 96 ) Ce Rosier, qu’on appelle vulgairement Rosier jaune , est originaire du levant. Ovaires très- gros et assez épineux ; rameaux longs et dif¬ fus qui demandent à être soutenus et palissés; fleurs d’un jaune clair , inodores et paraissant en juin ; feuilles glauques, simplement den¬ tées , inodores et d’une consistance délicate. Ce Rosier a" une variété à fleurs doubles , appelé le Grand Rosier jaune , mais dont les fleurs s’ouvrant mal, avortent presque toujours si l’on n’a la précaution de l’abriter de la pluie. La sous-varié té, le Rosier jaune nain, éprouve la même difficulté pour s’épanouir, et réclame de plus un terrain sec et une exposition chaude. On a souvent confondu le Rosier jaune sou - fre avec le Rosier capucine , dont il diffère évidemment par ses feuilles et ses aiguillons. III. Rosier sans EPINES. R os a inermis. Ori¬ ginaire de la Chine. Rameaux dépourvus d’ai¬ guillons; feuilles composées de sept ou neuf fo¬ lioles ovales , dentées , glabres des deux cô¬ tés ; pétioles garnis de quelques épines ; fleurs grandes d’un rose tendre et disposées à l’ex¬ trémité des rameaux, sur des pédoncules hé¬ rissés de poils roides et glanduleux. Ce Rosier fleurit en .mai et juin. I. Rosier très-epineux , ou grande Rose écossaise. Rosa spinosissima. Croît naturel- (97) Iement en Angleterre, à Fontainebleau, en Dauphiné et en Bourgogne , où il couvre des espaces considérables; on l’emploie même à chauffer les fours. Tiges hérissées d’une mul¬ titude d’aiguillons inégaux , longs et peu cour¬ bés; feuilles de sept ou neuf folioles ovales, dentées et glabres; fleurs moyennes,d’un rose pâle et assez odorantes; elles naissent dans les derniers jours de mai. Fruits bruns et très- gros dans leur maturité. Il est remarquable que ce Rosier qui couvre les montagnes voi¬ sines d’Edimbourg , ne s’élève en Ecosse qu’à la hauteur de quelques pouces , tandis qu’il atteint , en Europe , celle de deux et quelque¬ fois même de trois pieds. Il y a plusieurs variétés de ce Rosier. — Rose Ecossaise à fleurs panachées. Rosa cyphianà. — Rose dEcosse double blanche. Rosa spi- nosissima alba. Ses fleurs se montrent en juin; elles sont petites , en grand nombre , et leur couleur blanche contraste agréablement avec le vert sombre des feuilles. On greffe ce Ro¬ sier sur l’ églantier , et le ciseau lui fait pren¬ dre alors une forme arrondie. — Rose petite écossaise double rouge. Rosa spinosissima rubra. — Rose à mille épines. Rosa myriacantha. 7. ( sS) Fleurit en mai. On la distingue de la Rose très-épineuse , par ses folioles deux fois den¬ tées en scie, et glanduleuses tant en dessus que sur les bords. — Rose à épines rouges. Rosa rubrispina. Originaire d’Amérique. Ovaires et pédoncules parsemés de longues épines rouges et rondes; tiges d’un vert brun, couvertes d’épines sem¬ blables, inégales et recourbées ; fleurs rou¬ geâtres. Cet ornement delà nature Se cache sous un arbrisseau , Et , pour garder sa beauté pure , Arme d’épines son berceau. II. Rosier de Provence. Rosaprovindalis. Originaire des parties méridionales de l’Eu¬ rope. S’élève de cinq à six pieds ; tiges droites , armées de quelques aiguillons rou¬ geâtres; ovaires souvent ovales pendant la floraison ,, mais presque toujours globuleux lors de la maturité du fruit ; rameaux cou¬ verts , ainsi que les pédoncules , de glandes pédicillées, noires et visqueuses ; feuilles com¬ posées de cinq folioles presque rondes et ter¬ minées en pointe , d’un vert foncé en dessus et très-glauques en dessous , portées par un petiole commun, glanduleux; fleurs qui parais¬ sent en juin et juillet, d’un rouge plus ou ( 99 ) moins foncé, presque sans odeur, simples, semi-doubles et doubles. Les variétés hybrides du Rosier clé Pro¬ vence se rapprochent du gallique , les pépinié¬ ristes les nomment dgalhe, Voici les princi¬ pales. — Rose ï'agathe royale. Fleurs moyennes, doubles , nombreuses , et d’ün rose vif ; fleurit l’une des premières. Elle à une sous-varieté à fleurs pâles appelée ï'agathe dé Provence. Rose ï'agathe prolifère. Il sort du centre des fleurs un ou deux boutons qui s’épanouissent rarement ; mais cette monstruosité n’a pas lieu dans toutes les fleurs également. — Ptose ï'agathe, duchesse dÀngoulême, Fleurs moyennes très-doubles , d’un blanc lé¬ gèrement lavé de rose, assez nombreuses ; ra¬ meaux très-serrés produisant de l’effet lorsque fce Rosier est greffé sur tige. Cette variété qu’on suppose être le White Provence Rose des Anglais , a une sous-variété appelée le Grand Dauphin , d’un beau rose hortensia. Elle fut envoyée de Bruxelles à M. Lelieur , sous le nom d Enfant de France. — Rose l’Agathe de Francfort. Fieurs roses ou couleur de chair, très-doubles ; corymbes de sept à huit fleurs , nombreux, très-serrés. 11 est rare que les fleurs , par l’effet d’une trop ( IOO ) .forte végétation, prennent une forme régulière ' s’épanouissent complètement. " — Rose noire ou Rose cramoisi et Rose de sang. Fleurs très-doubles; pétales d’unecouleur rouge foncé. Celtevariété estla plus recherchée. Les terrains légers et chauds sont ceux qui conviennent le mieux au Rosier de Provence. III. Rosier de la Chine. Rosa Chinensis. Se cultive dans les orangeries où il s’élève rarement à plus d’un pied. Ovaires glabres ; tiges grêles armées de quelques aiguillons ; feuilles à trois folioles ovales, glabres et lon¬ gues d’un pouce , environ ; fleurs d’un rouge foncé , odorantes , solitaires à l’extrémité des rameaux. Ce Rosier ne fleurit qu’une ou deux fois l’an quand l’exposition ne lui convient point ; mais aussi dans les serres , souvent il reste vert et fleurit toute l’année ; d’ordinaire il offre une seule fleur épanouie et plusieurs Routons destinés à la remplacer successive¬ ment. On parvient à multiplier cette espèce par les marcottes et les boutures. Le Rosier de la Chine offre des variétés à fleurs semi-doubles et doubles ; parmi elles on remarque : — Rose de la Chine sanguine. Fleurs d’un rouge de sang, moyennes; feuilles etpétioles, également d’une teinte rougeâtre. ( '01 ) — Rose de la Chine a odeur de thé. Bel¬ les fleurs solitaires , semi-doubles , couleur nankin , d’une odeur approchant de celle du thé , mais seulement en plein air. IJI. Rosier agréable. Rosa amabilis. Cette espèce paraît intermédiaire entre le Rosier toujours vert et le Rosier musqué. Tiges s’é¬ levant de quatre à cinq pieds ; rameaux glabres, armés d’aiguillons épars , petits et faibles ; feuilles le plus souvent composées de cinq fo¬ lioles ovales , oblongues , aigiies , également dentées en scie, glabres sur leurs deux faces, d’un vert gai en dessus, d’un vert plus pâle en dessous; fleurs d’un blanc qui tire sur le rose, solitaires ou disposées deux à deux à l’extré¬ mité des rameaux, exhalant une odeur de musc; divisions du calice pubescentes , plus longues même que les pétales ; styles longs de deux à trois lignes, velus, réunis en un seul faisceau cylindrique, dont le sommet, formé par les stigmates, est un peu élargi en tête arrondie; fruits ovales. Ce Rosier fleurit en juin. Il diffère du Rosier toujours vert par ses feuilles annuelles, blan¬ châtres en dessous, par la longueur des divi¬ sions de son calice et par le nombre de ses styles; et on le distingue du Rosier musqué par ses fleurs solitaires et non paniculées. ( 102 ) III. Rosier églantier a feuilles odoran¬ tes. Rosci rubiginosa. Se trouve en France , en Italie, en Angleterre et en Allemagne où il croît spontanément dans les liaies et dans les fentes des rochers. Tiges s’élevant jusqu’à dis et douze pieds ; ovaires oblongs et parse T més cle glandes visqueuses; rameaux glabres, armés.d’aiguillons fauves, droits et très-aigus ; feuilles composées de sept folioles ovales, oh-: tuses, d’un vert cendré, glanduleuses en leurs bords et en dessous., assez luisantes et d’un vert foncé en dessus; dans le temps de chaleur, ou lorsqu’on les froisse, elles exhalent une odeur semblable à celle de la pomme reinette ; Heurs qui paraissent en juin, juillet et août, en grand nombre; elles sont rougeâtres et légèrement odorantes; fruits d’un rouge brun. Les fleurs de ce Rosier sont assez agréables à l’œil, mais elles s’effeuillent facilement, et l’on doit les cueillir avec précaution lorsqu’elles, commencent à s’épanouir. Il en est de meme pour beaucoup d’autres espèces qui sont éga¬ lement très-délicates et qui ne résisteraient pas à l’attaque d’une main brusque. Modelez vos plus vifs transports Sur les caresses du zéphire ; Le voit-on piller les trésors Du sein de Flore qui l’attire ? ( IOÏ ) Voit-on les traces dn baiser Que , sur lui , sa bouche dépose ? Cueillez, n’effeuillez pas la Rose. Le Rosier églantier odorant a des variétés à fleurs nuancées de rouge , des panachées de blanc , des semi-doubles et des doubles. III. Rosier des haies. Rosa sepium. Ce Ro¬ sier est considéré, généralement, comme une hybride de Véglantier et du Piosier de chien y quoiqu’il diffère du premier par la grandeur de ses dimensions, la rougeur de son écorce et le glanduleux de ses feuilles, êt quil atteigne une hauteur plus considérable que le Rosier de chien . Il croît abondamment dans les haies, les buissons et les bois où il s’élève à dix,. douze et quinze pieds. Ses ovaires sont ovales, gla¬ bres, ainsi que ses pédoncules; ses tiges armées de larges aiguillons recourbés ,. souvent près' qu’opposés ; ses feuilles composées de sept fè lioles ovales, aigiies, dun vert luisant, glabres r longues d’un pouce environ , et portées sur un pétiole commun armé d’aiguillons ; ses fleurs; rougeâtres , légèrement odorantes et paraissent en mai. Ce Rosier a des variétés à fleurs semi dou¬ bles , fleurs blanches, à feuilles étroites et a fruits allongés v ( i»4 ) Le Rosier des haies se multiplie par le se¬ mis, les marcottes, les boutures etles rejetons de ses racines. 11 est d’une très-grande utilité pour greffer les autres espèces, attendu que c'est, sur lui quelles reprennent plus facilement. On remarque sur ce Rosier des excroissances rougeâtres, légères, spongieuses, hérissées de filamens rameux, connues sous le nom de Bedegar. Ces excroissances sont formées par la sève qui afflue avec plus d’abondance dans les parties du Rosier , où l’espèce d’insecte , appelé par Fabricius , cjnips Rosœ , a enfoncé son aiguillon pour *y déposer ses œufs. Tous les bestiaux, à l’exception des chevaux, mangent les feuilles du Rosier des haies. III. Rosier intermédiaire. Rosa intermedia . Originaire d’Europe, à ce que l’on croit. Ovai¬ res allongés, très-glabres ; rameaux garnis de plusieurs épines larges et recourbées; feuilles composées de sept folioles , ovales , aigries , finement découpées et portées sur un pétiole armé d’épines; fleurs rougeâtres, simples. Ce Rosier fleurit régulièrement au printemps et en automne. Il a reçu le nom d’intermédiaire , parce qu’il tient du Rosier églantier a feuilles odorantes., par la couleur et la forme de ses feuilles, et du Rosier des haies , par ses fleurs. 1. Rosier de Crète. Rosa cretica. Ne diffère ( io5 ) de l'églantier odorant que par la petitesse de ses dimensions, la rareté de ses aiguillons et la rondeur de ses fruits. Fleurs simples; feuil¬ les presque rondes, fortement dentées et odo¬ rantes; fruits globuleux, hérissés de poils durs et piquants. Les divisions du calice sont lon¬ gues et couvertes de glandes mousseuses. Ce Rosier fleurit en mai et juin. I. Rosier des champs. Rosa arvernis. Croît naturellement en Allemagne, en Angleterre , en Danemarck, en Suède et en France, parmi les pierres et les broussailles. Cet arbrisseau est quelquefois disposé en buisson qui sélève jusqu’à six pieds; d’autres fois ses tiges, plus faibles, rampent sur le sol; enfin ses branches peuvent acquérir jusqu’à quinze et vingt pieds de longueur, ce qui le rend propre à décorer des berceaux. Ovaires lisses et globuleux ; pé¬ doncules glabres, pétioles armés de pointes; feuilles d’un vert obscur en dessus, un peu blanchâtre en dessous ; fleurs qu’on voit en mai et juin, blanches , disposées en bouquets de douze à quinze et d’une odeur douce. Ce Rosier a une variété à J,leurs doubles ci¬ tée par Bauliin. I. Rosier velu. Rosa villosa. Originaire d’Europe et croît naturellement en Angleterre et en France. S’élève à huit à dix pieds ; ra- ( 10 6 ') meaux armés d’aiguillons ; feuilles composées de sept folioles ovales, cotonneuses, un peu molles au toucher en dessus et en dessous , et fort souvent pourvues d’une glande à la pointe de chacune de leur dentelure; elles sont vis¬ queuses; et légèrement froissées, elles exhalent une odeur résineuse assez forte; fleurs nom¬ breuses, d’un rouge vif, assez odorantes et disposées au bout des rameaux où elles forment une sorte de corymbe. Ce Rosier offre une variété à fleurs semi- doubles et d’un rose tendre, et une sous-vàriété dont les. pétales sont d’un rose clair avec des veines et des taches plus foncées. II. Rosier de Francfort. Rosa turbinaia. Ce Rosier est nommé de Francfort, parce qu’il croît en abondance dans les environs de cette ville. On le suppose originaire d’Allemagne- Ses ovaires sont aussi longs que larges, en for¬ me de toupie, ce qui lui a fait donner les sur¬ noms de Rosier turbiné et Rosier a gros cul. Tiges garnies de quelques aiguillons épars et recourbés ; feuilles composées de cinq folioles ovaleS, aigües, ridées, d’un vert foncé en dessus et glauque en dessous , ont un pétiole commun, velu et garni de quelques aiguillons; fleurs d’un rouge vif, réunies en bouquets aux extrémités des rameaux, et peu odorantes. ( ï°7 ) Elles paraissent en juin , et s’épanouissent dif¬ ficilement. Ce Rosier donne des variétés à fleurs doubles et semi-doubles. Quelquefois confondu avec le Rosier velu, il en diffère par les caractères suivans : ses rameaux sont lisses, peu ou point épineux; ses feuilles ne sont qu’une fois den-r tées ; ses calices sont en forme de toupies , et ses styles huit ou dix fois plus nombreux qu’en aucune autre espèce. III. Rosier de chien, Rosa canina. Buisson touffu qui s’élève de huit à dix pieds , et quel¬ quefois jusqu’à quinze. Rameaux glabres , d’un vert clair et luisant, armés d’aiguillons forts et recourbés ; feuilles composées de cinq à sept folioles ovales, glabres en dessus et en dessous) plus ou moins luisantes, à dents tantôt égales entr’elles, et tantôt illégales; fleurs ordinairement disposées, ou par quatre ensemble, à l’extré¬ mité des rameaux, ou par deux seulement. Ce Rosier fleurit en juin et juillet ; on;'le rem contre dans les haies , dans les buissons et sur le bord des chemins. Le Rosier de chien admet plusieurs varié¬ tés dont les fleurs, ont une eouleur qui varie du rose au blanc puf et jaunâtre , et une- odeur plus ou moins agréable. Les princi¬ pales sont ( io8 ) — La Rose de chien double. — La Rose de chien à ombelles. — La Rose de chien des buissons. C’est sur la tige de ce Rosier , ^guvent con¬ fondu avec Y Eglantier' , que l’on greffe , en écusson , la plupart des variétés à fleurs doubles. III. Rosier a longs styles. Rosa stjlosa. Ce Rosier ne diffère que par un seul caractère du Rosier de chien : ses styles sont glabres > réunis en une colonne longue de deux lignes» et terminée par une tête régulière formée par les stygmates. Ce Rosier croît aux environs de Poitiers et fleurit en juin. I. Rosier GLAUQUE. Rosa glauca. Origi¬ naire des montagnes de l’Europe. Forme d’épais buissons élevés de cinq à six pieds , dont la couleur contraste singulièrement avec la ver¬ dure des autres arbustes; feuille à sept folioles ovales et aigues , rougeâtres d’abord , puis glauques dans leur parfait développement; fleurs disposées en corymbe terminal, simples et d’un beau rouge incarnat; tronc droit ët robuste ; écorce d’un rouge brun et couverte de petites épines rouges; fruits d’abord ovales , et qui de¬ viennent parfaitement ronds à leur maturité. U fleurit en juin. ( i.°9 ) Ce Rosier aune variété à fleurs semi-doubles. III. Rosier tomenteux. Rosa tomentosa. Ce Rosier, presque toujours confondu avec le Rosier des chiens , a ses ovaires plus arrondis et plus glanduleux. Ses fleurs, de couleur rose , paraissent en mai et juin. M. de Pronville cite deux variétés de ce Ro¬ sier : l’une à fleurs doubles qu’on voit dans la pépinière de M. Mieller à Lille, et le Pompon blanc qu’on trouve chez M. Noisette. III. Rosier des montagnes. R.osa montana. Commun en France et surtout en Dauphiné , s’élève de cinq à six pieds : ses ovaires sont très-alongés et couverts de glandes , ainsi que les pédoncules ; tiges peu épineuses dans leur jeunesse ; feuilles à sept folioles ova¬ les , obtuses , d’un vert clair, glauques en dessous, rarement longues de plus d’un pouce, et portées d’ailleurs sur des pédoncules cons¬ tamment épineux; fleurs qui paraissent en juin et juillet, grandes et d’un rose plus ou moins foncé ; fruits presque gobuleux et qui devien¬ nent souvent très-gros. IV. Rosier des collines. Rosa collina. Ne se distingue du Rosier des montagnes , que par ses feuilles constamment pubescentes et plus, ou moins velues en dessous. I. Rosier a feuille de pimprenelle. Rosa ( 11 °) pimpinellifolia. Se trouve en Dauphiné, sur les montagnes du Buget ; sa tige et ses rameaux sont couverts d’aiguillons droits ; feuilles com¬ posées de neuf ou onze folioles arrondies pour 1 la plupart, obtuses , petites , d’un vert cendré; fleurs petites , blanches, inodores, solitaires, paraissent en mai; fruits bruns et luisans. Parmi les variétés de ce Rosier, on distingue : —- Rose pimprênelle, pompon blanc. Fleurs doubles. — Rose pimprenelle a fleurs rouge pâle. Originaire d’Italie; tiges couvertes dune écorce brune très-épineuse- II. Rosier des Alpes. Rosa Alpina. S’é¬ lève de cinq à six pieds; ovaires ovales, gla¬ bres, quelquefois hispides; pédoncules et pétioles pourvus souvent d’aiguillons roses ; rameaux nombreux , étalés , lisses, glabres , d’un vert un peu foncé, et tantôt parfaitement 'glau¬ que; fleurs presque toujours solitaires, moyen¬ nes, légèrement odorantes et rougeâtres ; fruit qui devient d’un beau roüge dès qu’il a atteint sa parfaite maturité. Ce Rosier, qui fleurit en mai, juin et juillet, a une variété à fleurs doubles , qu’on appelle Rose de Chine des jardiniers III. Rosier des Pyrénées. Rosa Pjrenaïca. Ce Rosier a beaucoup de rapport avec le Rosier ( ni ) des Alpes ; mais ses fruits sont ovales et his- pides , ainsi que les pédoncules. I. Rosier a arête. Rosa aristata. Tige peu garnie d’aiguillons ; calice et pédoncule velus; fleurs solitaires, purpurines ; feuilles ovales y oblongues; la foliole impaire des feuilles supé¬ rieures, beaucoup plus grande que les au¬ tres , est terminée par une forte arête , qui n’est que le prolongement du pétiole; fruit glo¬ buleux. Ce Rosier croît dans les Pyrénées, et par¬ ticulièrement aux environs de Barège. II. Rosier a fruits en calbbasse. Rosa lagenaria. Originaire des montagnes de la Suiss e. Ce Rosier a beaucoup de rapports avec le Ro¬ sier des Alpes , mais il en diffère principale¬ ment par ses feuilles; ovaires allongés, ren¬ flés et glabres ; pédoncules et pétioles pourvus de glandes pédicillées; rameaux sans épines ; feuilles à folioles ovales , obtuses, d’ordinaire au nombre de sept, glabres, glauques en des¬ sous , et longues de dix-huit lignes. Ce Rosier n’a rien de remarquable que la forme particu¬ lière de ses fruits. I. Rosier cilié. Rosa dilata. Croît sur les hautes montagnes de l’Europe; ovaires et pé¬ doncules couverts de glandes pédicillées ; tiges peu épineuses; feuilles composées de sept folio- ( na ) les, ovales , d’un vert foncé, glauques et gla¬ bres en dessous; fleurs rouges , un peu odo¬ rantes ; fruits presque aussi gros que ceux du Rosiei' velu et couverts, ainsi qu’eux, de glan¬ des; folioles plus petites et glabres en dessus comme en dessous. • I. Rosier a feuilles rougeâtres. Rosaru- brifolia. Croît naturellement dans les bois mon¬ tagneux, en Dauphiné , en Provence, en Savoie, dans les Cévennes, les Vosges, etc. Tige qui s’élève depuis dix jusqu’à quinze pieds; elle se divise, le plus souvent, dès sa base , en plusieurs branches; rameaux rougeâtres, lisses, chargés ça et là d’aiguillons droits , assez forts , très- écartés ; feuilles composées de cinq à sept fo¬ lioles ovales , simplement dentées, aiguës , très-glabres, glauques; fleurs disposées'en bou¬ quets , au nombre de six à quinze ensemble,, au sommet de leurs rameaux, munies, à la base de leurs pédoncules, d’une bractée lancéolée ; divisions du calice étroites , entières, plus lon¬ gues que les pétales et chargées de quelques poils glanduleux ; corolles composées de cinq pétales en cœur , d’un rouge clair; étamines nombreuses, plus courtes que les pétales ; stygmates velus, agglomérés en un plateau con- yexe; fruits globuleux, lisses et glabres. Ce Rosier fleurit en mai et juin. (n5) III. Rosier NAIN. Rosa pumila. Tige chargée d’aiguillons épars, assez, courts , souvent divi¬ sée , dès sa base , en plusieurs rameaux qui se desséchent le plus ordinairement après la flo¬ raison , et sont remplacés par de nouveaux sortant de la souche ; feuilles petites, ovales, glauques en dessous et finement dentées en scie ; fleurs naissant le long des rameaux et for- mantbouquet; elles sont disposées une à une, et rarement deux ensemble, sur des ramuscules qui croissent à la place des feuilles de l’année précédente ; elles paraissent en mai et juin. I. Rosier a feuilles d’épine vinette. Rosa evonjmift ’ ia . Croît au nord de la Perse en si grande ahondance qu’on s’en sert pour chauffer les fours. Tige divisée en rameaux nombreux, étalés, pubescents , chargés d’une multitude de petits aiguillons tant soit peu courbés, ne s’élève guère à plus de deux pieds. Feuilles simples , ovales , oblongues , rétrécies à leur base , dentées en scie à leurs bords, d’un vert glauque ; fleurs solitaires à l’extrémité des jeunes rameaux ; calice globu¬ leux , armé d’aiguillons ; corolle composée de cinq pétales d’un jaune clair , avec une tache rouge dans l’onglet; étamines rouges ; stygma- tes formant au centre de la fleur une petite tête convexe. ( ”4 ) Ce Rosier qui fleurit en mai et juin a été donné au jardin du Roi par M. Dupont. II. Rosier lisse. Rosa levigata. S'élève à deux ou trois pieds. Rameaux grêles , lisses , armés çà et là d’aiguillons forts et recourbés; feuilles composées, le plus souvent , de deux ou trois folioles ovales , lancéolées, gla¬ bres en dessus et en dessous , luisantes , bor¬ dées de dents simples , menues et très-aiguës; fleurs solitaires et blanches ; divisions du ca¬ lice entières , un peu cotonneuses , près de moitié plus courtes que les pétales , styles à peu près nuis ; stigmates formant au centre de la fleur une tête convexe et velue. Ce Rosier est cultivé dans les jardins, comme originaire de la Chine ou de l’Inde. II. Rosier a feuilles de chanvre. Rosa cannabina. Tiges glabres et sans épines ; feuil¬ les composées de trois ou cinq folioles allon¬ gées , dentées eu scie , d’un vert sombre en dessus , blanchâtres en dessous ; pétioles ar¬ més de quelques aiguillons courbés ; fleurs axillaires et terminales , de deux à trois en¬ semble , moyennes , doubles, blanches; fruits semi-globuleux , glabres ; divisions calicinales simples et allongées. III. Rosier a feuilles penchées. Rosacli- nophylla. Aiguillons stipulâmes ; sept folioles ( u5 ) ovales, oblongues dentées et cl’an vert tendre; feuilles penchées d’une manière assez remar¬ quable pour avoir pu motiver son nom ; fruit presque ovale ; fleurs blanches , simples et so¬ litaires. Ce Rosier n’a encore été cultivé qile dans l’o¬ rangerie. II. Rosier A feuille de frêne. Rosafra - xinifolia. Originaire d’Êcosse. Tiges et pétioles presque inermes , car on y distingue à peine quelques aiguillons très-courts ; feuilles compo¬ sées de sept ou neuf folioles ovales , mais allon¬ gées ; fleurs grandes, semi-doubles , terminales , et de couleur rose; ovaires semi-globuleux; di¬ visions calicinales allongées et semi-piranées ; pédoncules et calices couverts de poils hispides et très-courts. III. Rosier multiflore. Rosa multiJLora. Originaire dû Japon. S’élève sur des rameaux sarmenteux, garni d’aiguillons crochus; feuilles nombreuses, composées de cinq ou sept folio¬ les opposées, ovales et longues de près de deux pouces; fleurs qui paraissent vers juin , et du¬ rent jusqu'à la fin de juillet, portées, à l’extré¬ mité des rameaux, sur des pédoncules étalés formant un large corymbe ; on en compte d’or¬ dinaire dix-huit à trente sur chaque rameau , quelquefois même plus de cent; leur odeur est faible, mais suave , surtout le soir ; elles son (n6) tin peu plus grosses que les pompons doubles, et d’un joli rose qui pâlit néanmoins au bout de quelques jours ; on en remarque aussi de tou¬ tes blanches. Ce Rosier demande une exposition chaude. Thumbërg est le premier qui ait donné la des¬ cription de ce Rosier. Il est connu des Anglais depuis 1804 , et transporté en France depuis huit ans environ. M. Noisette a rapporté ré¬ cemment d’Angleterre le type a fleurs simples. I. Rosier de Caroline. Rosa carolinea. Ovai¬ res globuleux et rudes; pédoncules nombreux et presque velus; lige de couleur canelle, mu¬ nie de stipules remarquables par leur grandeur et leur parfaite opposition ; feuilles composées de cinq ou sept folioles ovales , aiguës et lui¬ santes; pétioles hérissés d’épines; pétales pres¬ que en cœur et rougeâtres comme les fleurs qui répandent une odeur agréable. On doit à M. Bosc la connaissance de ce Ro-t sier qui fleurit au commencement de 1 été. Rosier noisette. Originaire des Etats-Unis. Tige élevée.de huit à dix pieds , presque dé¬ pourvue d’épines ; feuilles à sept folioles obtuses et crénelées; fleurs de la grandeur de celles du Rosier musqué, blanches, légèrement nuancées de rose, doubles et disposées en forts panicules. Ce Rosier a été dédié à M. Noisette par son ( ”7 ) frère qui l’a trouvé dans l’Amérique septentrio¬ nale. I. Rosier en corymbe. Rosa corymbosa. Originaire de la Caroline et de la Virginie où il croît au milieu des marais et fleurit pendant tout lelé.'En France il faut le placer dans les terrains argileux et sur les bord des eaux pour qu’il réussisse. Tiges armées de longs aiguillons axil¬ laires , recourbés, et formant des buissons fort touffus, élevés de quatre à cinq pieds; feuilles composées de sept folioles ovales, obtuses et velues en dessous ; fleurs rougeâtres , nombreu¬ ses , disposées en corymbe, et qui paraissent en mai et juin. I. Rosier A feuilles simples. Rosa simpHci- folia. Originaire de Perse. Tige armée d’aiguil¬ lons à crochets blancs surtout dans les jeunes pousses ; feuilles .simples, ovales , d’un vert, pâle ; fleurs grandes , jaunes , solitaires , mar¬ quées d’une tache pourpre , noirâtre à l’onglet des pétales; pédoncules courts et garnis d’ai¬ guillons , comme les ovaires. Ce Rosier , qu’on doit au célèbre Olivier fleurit en avril et mai dans les orangeries. I. Rosier TURNEPS.Rova turgida. Origiaaire'de l’Amérique septentrionale. Tiges garnies parfois d’aiguillons, et parfois aussi dépourvues d’épi¬ nes ; feuilles ovales, pointues, luisantes, d’ua ( 118 ) vert foncé • fleurs rouges , légèrement odoran¬ tes; fruits turbines. Fleurit en juin , et ses fleurs se succèdent jusqu’au mois d’août. Une terre substantielle lui paraît indispensable. Ce Rosier a quelque rapport avec le Rosier luisant par ses feuilles, et avec le Rosier tur¬ biné par sa grosseur. III. Rosier a fruits pendans. Rosa pen- dulina. Originaire de l’Amérique septentrio¬ nale. S’élève de cinq à six pieds et fleurit au commencement de l’été. Ovaires oblongs, ren¬ flés, glabres, recourbés après leur fécondation ; pédoncules et pétioles hérissés de glandes; rameaux dépourvus d’épines; feuilles compo¬ sées , d’ordinaire, de sept folioles ovales , gla¬ bres , d’un vert foncé, glauques en dessous ; Heurs rougeâtres, toujours solitaires et de moyenne grandeur. I. Rosier luisant. Rosa lucida. Originaire de l’Amérique septentrionale. Remarquable par son feuillage luisant et d’un vert tendre. Tige élevée de deux pieds environ; ovaires et pédoncules parsemées de glandes; rameaux hérissés d’aiguillons ronds , courbes et rouge s feuilles composées de sept ou même de neuf folioles ovales, aiguës, coriaces, luisantes, d’un pouce et demi de long ; fleurs rougeâtres, disposées en corymbe et qui paraissent au mois de juin. C 119 ) I. Rosier de Pensylvanie. Rosa pcnsylva - nica. Originaire de l’Amérique septentrionale^ S’élève en buisson touffu à la hauteur de trois à quatre pieds; tiges armées d’aiguillons stipu¬ lâmes et recourbés; feuilles composées de sept folioles ovales , aiguës, velues et blanch⬠tres en dessous, fleurs petites, rougeâtres, légèrement odorantes et qui paraissent en grand nombre au commencement de juin. III. Rosier de MaCxYrtney, ou Rosier à bractées. Rosa bracteata. Originaire de la Chine. Tige divisée en rameaux grêles et fai¬ bles; susceptibles d’atteindre depuis six jusqu’à douze pieds de longueur et quelquefois même davantage; rameaux couverts d’un duvet court, serré, grisâtre, chargés çà et là, mais plus souvent à la base de chaque feuille, d’un ou de deux aiguillons tant soit peu courbés; ovaires ovales, soyeux, accompagnés de bractées lan¬ céolées et soyeuses; feuilles composées de sept folioles ovales, très -obtuses à leur sommet , d’un vert luisant en dessus, plus pâles en des¬ sous, glabres des deux côtés, excepté à leur nervure postérieure qui se trouve chargée de poils; pétioles épineux et velus; fleurs solitai¬ res , d’un blanc jaunâtre , qui paraissent en juin et durent jusqu’en septembre; elles sont odo¬ rantes. Cet arbrisseau supporte difficilement C 120 ) les gelées. On le multiplie par la greffe, les marcottes et les boutures. Ce Rosier a été apporté de la Chine en Eu¬ rope par l’ambassadeur Macartney, et M. Cels est le premier qui l’ait cultivé à Paris. I. Rosier Hérisson. Rosa Rugosa. Ce ro¬ sier est encore appelé du Kamtschatka, en mémoire de l’infortuné Lapeyrouse , aux' com¬ pagnons duquel on doit cette espèce , originaire du Japon, et cultivée depuis plusieurs années dans les environs de Paris. Tiges velues, éle¬ vées de deux pieds environ, aiguillons nom¬ breux et presque coniques; feuilles longues d’un pouce, composées de neuf folioles ovales, d’un vert cendré en dessus, blanchâtres en dessous ; fleurs de moyenne grandeur, d’un rose foncé , odorantes et qui paraissent en mai et juin. 111. Rosier Evratin. Rosa Evratina. A été apporté d’Hollande sous le nom de Rose mus¬ cade rouge. Cet arbrisseau est très-vigoureux. Tiges peu chargées d’aiguillons ; feuilles compo¬ sées de cinq à six folioles ovales , obtuses , d’un vert foncé, luisantes en dessus et pâles en dessous; fleurs moyennes, d’un rouge pâle, légèrement odorantes, disposées en panicule pendante à l’extrémité des rameaux, et qui paraissent en juin et juillet; folioles du calice très-longues et glanduleuses. OO On cultive une variété de ce Rosier, à fleurs; doubles, qu’on a primitivement reçue de Hol¬ lande sous le nom de muscade rouge double. On doit la possession du Rosier èvratin à l’amateur Errât , et, par reconnaissance, M. Bosc a donné à cette Rose le nom de son ami. I. Rosier parviflore. Rosa parvijlora. Originaire de l’Amérique Septentrionale. Ne s’élève qu’à la hauteur de douze à dix-huit pouces; ovaires légèrement aplatis; tiges ar¬ mées de longs aiguillons presque droits ; feuil¬ les ovales , lancéolées, d’un beau vert, portées sur des pétioles légèrement velus et souvent épineux; fleurs petites, rouges, assez odoran¬ tes, qui paraissent en juin et durent lout l’été. On cultive , sous le nom de Rosier Caroline , une variété du Rosier à petites fleurs, remar¬ quable parle grand nombre de ses fleurs, qui sont moyennes, d’un rose très-pâle sur les bords, mais plus vif dans le centre. III. Rosier a feuilles ternées. Rosa ternata. Forme im buisson médiocre à épines recourbées, opposées et rouges comme l’écorce; feuilles persistantes, moyennes, lancéolées, luisantes et d’un vert foncé; fleurs moyennes , simples et blanches ; fruit gros, un peu rétréci vers la base et couvert, ainsi que les pédoncu¬ les, d’un grand nombre de poils roussâtres , ( 122 ) roides, nou-glanduleux, mais effilés; divisions caliciaales simples. Cette espèce est cultivée dans les jardins de Caserle , près de Naples» où elle a été observée par M. le marquis de Dresnaj. On cultive ce Rosier en France sous le nom de Rosier toujours vert de la Chine ; mais il fleurit rarement. J’ignore si les trois espèces suivantes sont cultivées en France. Rosier a longues feuilles. Tiges gla¬ bres, robustes et inermes; feuilles composées de cinq folioles ovales, glabres des deux côtés, bordées de dents simples ; pétioles couverts de poils glanduleux et garni d’une couple d’aiguil¬ lons recourbés; fleurs grandes comme la Rose des champs , disposées en corymbe et portées sur des pédoncules garnis de poils glanduleux. Ce Rosier croît dans les Indes orientales. Rosier des Indes. Cette espèce se distin¬ gue du Rosier à longues feuilles, par ses folio¬ les plus courtes, cotonneuses en dessous et par ses pédoncules glabres. Le tube du calice est lisse. Ce Rosier croît à la Chine. I. Rosier a feuilles ridées. Rameaux cylindriques, un peu cotonneux, garnis d’ai¬ guillons droits, plus ou moins grands; feuil- ( 123 ) les composées, d’ordinaire, dl neuf folioles ovales, dentées, obtuses, vertes et ridées en dessus, cotonneuses en dessous ; divisions du calice cotonneuses en dedans , velues en dehors; fruits globuleux , glabres, portés par des pédon¬ cules chargés d’aiguillons. Cette espèce a du rapport avec le Rosier du Kamtschatka. Ce Rosier, qui croît au Japon, a été décrit par Thumberg. J’ajouterai aux espèces que je viens de dé¬ crire, et pour les botanistes seulement, les noms de celles qui sont indiquées à la fin du catalogue de M. de Promille , et qui sont en core peu connues. RosA Montezamce , au Pérou, rapporté par Humboldt — Nivea. Indes et Chine. Deccindolle. — Taurica. Au Caucasse. Marschall. — Cuspidata. Idem. Marschall. ■— Gemella. Amérique Septentrionale. l'Vildenow. — Frustrigrata, Dauphiné. Decandolle. — Pigmea. Caucasse. Marschall. — Pulrerulenta. Caucasse. Poiret. — Caucassia. Tartarie Asiatique. Poiret. — Pulchella. Pays natal inconnu. Poiret. — Adenophylla. Idem. Poiret. — Repens. flongrie. JVildenow. (m ) HosA. Nankinensis. Chine. Poiret. — Qlandulosa. Briançon. Poiret. — Bibractea. Envirous d’Angers. Poiret. — Micranthci. Près de Montpellier. Poiret. — Ljonnii. Amérique septentrionale. Poiret. •— Rubifolia. Idem. Poiret. — Suaveolens. Amérique. Poiret. — 'Florida . Idem. Poiret. — Pollinaria. au Mont-Baldo. Poiret. — Leucochroa. Environs de Poitiers. Decan - tlolle. C 125 ) CULTURE DES ROSIERS. L’homme , à toutes les époques de sa vie , exige qu’on le soigne : de cette exacte obser¬ vation dépendent son développement, sa force, sa santé et une partie de ses agrémens. La plante/également, réclame une culture suivie; et sa beauté, son éclat, sont exclusivement at¬ tachés aux soins qu’on lui donne. Ce n’est qu’en se pénétrant de cette vérité que l’ama^ teur parviendra à embellir son parterre. Quoique le Rosier soit un des arbrisseaux qui s’accommodent le mieux des différens sols et des diverses températures, il prospère davan¬ tage dans certains terrains appropriés à sa na¬ ture , et demande aussi des égards si l’on désire se procurer de beaux individus. En gé¬ néral il lui faut une terre meuble, fraîche et même profonde ; ses racines aimant à se pro¬ mener en tous sens ; il faut néanmoins avoir l’attention de ne pas les laisser trop s’étendre, et de donner de temps à autre un léger la¬ bour. Une exposition chaude et aérée convient à tous les Rosiers ; cependant un grand nom¬ bre supporte les gelées; mais d’autres, tels que Ciafr) les Rosiers Muscade, Multi flore, Macartney et du Bengale , doivent être garantis avec des paillassons s’ils sont contre un mur, et empail¬ lés s’ils sont greffés, dans la crainte de perdre leurs têtes. Quant aux Rosiers d’orangerie, il suffît de les préserver de la gelée et de ne les priver ni d’air , ni de lumière. Les Rosier s jaune très-épineux et de Meaux sont les premiers à perdre leurs feuilles. Lors, que l’hiver est doux , le Rosier à cent feuilles en conserve encore quelques unes au printems Suivant. Le Rosier de Damas conserve ordi¬ nairement les feuilles terminales. Le Rosier Musqué ne perd les siennes que fort tard j mais aussi la gelée attaque les rameaux et des tiges entières ; en revanche sa croissance est si rapide qu’il donne de nouvelles liges la mê¬ me année , et répare en deux ou trois ans les ravages d’un hiver rigoureux. Les Rosiers de Provins conservent leur feuillage une partie de l’hiver quand ils sont exposés au midi. On employait jadis le croissant pour tailler le Rosier ainsi que certains arbres, en boules , en pyramides , ou en d’autres formes ; mais , aujourd’hui , on se borne à l’usage du ciseaû et de la serpette , et l’on taille peu en boule , si ce n’est le Rosier de Meaux et celui d ’JL cosse a fleurs doubles blanches qui greffés sur '( 1*7 ) l ’Eglantier , et taillés de cette manière , pro¬ duisent beaucoup d’effet , par la quantité de fleurs dont ils sont couverts à la fin du prin¬ temps. On doit tailler le Rosier au ciseau, aus¬ sitôt que la fleur est passée. Outre cette pre¬ mière coupe , la plupart des especes se taillent encore à la serpette , au mois de février , épo¬ que à laquelle elles entrent ordinairement en sève. On les débarrasse alors des bois morts , des branches qui sont tachées de blanc , et enfin de tout ce qui peut nuire à leur accrois¬ sement. Il ne faut point devancer le terme de cette taille , parce que la gelée pourrait en¬ traîner à une nouvelle opération. Les massifs de Rosiers ont succédé au pa¬ lissage contre les murs ou des berceaux’; mais, en général, les Rosiers greffés à tige doivent être appuyés sur un treillage ou former palis¬ sade. Il en est de même pour les Rosiers sen¬ sibles au froid. Si l’on greffe des espèces sur le Rosier des haies , leurs têtes peuvent at¬ teindre à une hauteur considérable en les ados¬ sant à un mur. Le Rosier musqué et celui des champs peuvent aussi couvrir des berceaux en¬ tiers. On doit tenir en buisson les espèces qu’on veut multiplier, parce que, de cette ma¬ nière, les racines poussent plus de rejetons ; d’ailleurs , les Rosiers ainsi abandonnés à leur nature, sont plus beaux et plus durables. ( 128 ) Les fleurs du Rosier jaune soufré sont sur¬ jettes à crever dans l'épanouissement , et prennent souvent une mauvaise forme avant de s’ouvrir. Parkinson indique la précaution de couper une partie des boutons pour que les autres n’avortent pas. Ou dit encore que, pour faire mieux épanouir la fleur , il faut pencher le bouton et le retenir contre terre. Il de vient souvent indispensable de renouveler les pieds des Rosiers , en coupantloutes les ti¬ ges rez-terre , et alors il faut aussi changer la terre autour de ces pieds. Il convient encore , lorsque les Rosiers végètent sur un mauvais terrain , de les transplanter tous les dix à douze ans. Cette transplantation n’a aucun inconvé¬ nient , quelque peu de racines qu’aient les Ro-. siers , lorsqu’elle a lieu au commencement de l’hiver. Tous les procédés employés pour multiplier les autres végétaux conviennent aux Rosiers ; mais ils ne sont pas également applicables à chaque espèce ou à chaque variété en par-' ticulier , et tandis que les espèces à fleurs simples se reproduisent naturellement par la dispersion de leurs graines , il faut recourir à d’autres moyens pour la propagation des varié¬ tés à fleurs doubles qui donnent rarement des fruits , et pour celles à fleurs pleines qui n’en donnent jamais. ( 129 ) Les Rosiers se multiplient par semences , par rejetons , par déchirement de vieux pieds, par marcottes , par boutures , par racines et par greffes. Semis. On 11e fait usage des semences que pour ob¬ tenir des fleurs doubles des espèces simples qui sont livrées à la culture , et pour avoir de nouvelles variétés. Les Rosiers sauvages les plus propres au semis sont : le Rosier des haies , le velu, le blanc , le rouillé, celui des chiens, celui des montagnes, et celui des colli¬ nes. Il faut que les fruits aient atteint toute leur maturité , et pour cela qu’ils aient été frappés des premières gelées ; alors on les ré¬ colte pour les semer immédiatement , afin que les graines germent au printemps Suivant. Il arrive cependant , que la plupart ne com¬ mence à pousser que le deuxième printemps. La terre employée pour le semis doit être lé¬ gère et préparée à l’exposition du levant, ou , pour jouir plus promptement , on sème dans des terrains placés dans des couches à châssis. Les jeunes pousses ne doivent être repiquées qu’au bout de la deuxième année ; elles don¬ neront des fleurs la cinquième ou sixième. Cette lenteur dans l’accroissement est cause C' ISO ) qu’on n’emploie ce mode de reproduction comme je l’ai déjà dit plus haut , que pour se procurer de nouvelles variétés ou des fleurs doubles des espèces exotiques récemment cul¬ tivées. Rejetons. Les rejetons sont de jeunes tiges qu’on dé¬ tache du pied de la plante. Ce moyen est très- sûr et très-facile : il suffit d’un ou deux che¬ velus pour que les rejetons reprennent racine lorsqu’ils sont transplantés à l’entrée de l’hiver; on en voit même qui en sont totalement dé¬ pourvus et qui végètent aussi promptement que les autres. Les rejets trop faibles pour être transportés immédiatement à la place qn’ils doivent occuper, sont mis provisoirement en pépinière, à deux pieds de distance; ceux qui sont vigoureux peuvent se transplanter en automne , et presque toujours ils donnent des fleurs au printemps suivant. Quelques espèces ne donnent point de rejetons , ou n’en four¬ nissent qu’un très-petit nombre ; tels sont les- Rosiers Mousseuse , Musqué, Toujours fleuri et Multiflore. Déchirement des vieuoc pieds. Le déchirement des vieux pieds est la sépa- ( _i3i ) ration de chacune des tiges du Rosier , avec une portion de racines. On peut pratiquer ce mode de multiplication pendant tout l’hiver, en ayant l’attention de rabaltre les tiges , en cas de vieillesse , à deux ou trois pouces de terre. Marcottes. Les marcottes sont des branches du Rosier qu’on couche en terre , afin quelles y pren¬ nent racine. On doit le faire au commence¬ ment du printemps, dans un terrain ombragé, et les arroser fréquemment pendant les fortes chaleurs. Ainsi disposées , elles peuvent être transplantées l’hiver suivant, et donner des fleurs au second printemps. Toutes les espèces se prêtent à la multiplication par marcottes. S’il arrive que quelques-unes poussent toujours des rejetons directs , on y remédie en plaçant une large pierre sur le pied dont les branches ont été couchées , et ligaturant ces branches avec du fil de laiton. Boutures. La bouture, quoique moyen très-simple en apparence, demande cependant des précautions et de la pratique pour réussir. Il s’agit d’arra¬ cher en talon, ou de couper au dessous d’un ( 132 ) nœud ou dïm bouton , mais horizontalement, net, et avec un instrument très-(ranchant et très-propre, soit une petite branche , soit un tronçon de tige , d’une longueur que doit dé¬ terminer la dimension du Rosier. On met aussitôt cette bouture dans une terre préalable¬ ment passée au crible de fer , et dans un en¬ droit frais. On ne fait guère usage des bou¬ tures que pour les espèces d’orangerie , et alors on les place dans des pots, sur couches et sur châssis, à toutes les époques de l’année. Racines. Pour multiplier par le moyen des racines on enlève celles d’un vieux pied, on les coupe en tronçons de cinq à six pouces de long , et on les place dans des pots, sur couches et sous châssis , en ayant soin de laisser hors de terre quelques lignes du gros bout de chaque tron¬ çon. On peut relever les plans dès l’hiver sui¬ vant. Greffe. La greffe est une opération par laquelle on unit une partie d’un Rosier à un autre Rosier, pour l’y faire croître comme sur son pied na¬ turel , en formant, par celte réunion,, un tout de la tige et des racines d’une espèce avec la C 1-33 ) tête d’une autre espèce. Ce moyen de multipli¬ cation est le plus répandu aujourd’hui. La greffe en écusson est celle qu’on emploie communément pour les Rosiers. Elle se fait en deux saisons : au printemps, lors de l’ascension de la sève; c’est l’écusson à œil poussant , et en été, lorsque la première sève est arretée ; c’est l’écusson à œil dormant , qui ne doit se développer qu’au printemps suivant. Pour la première de ces greffes on emploie des bran¬ ches de l’année précédente , et pour la seconde des branches de l’année même. On enlève à ces branches une portion de chaque feuille, de manière qu’il n’en reste qu’un cinquième envi¬ ron après les pétioles , et cette préparation achevée, on procède comme il suit pour obtenir les écussons. La branche se prend de la main gauche; elle se tient avec le pouce et £ index, et les doigts majeur et annulaire servent de, point d’appui pendant l’opération. U œil de l’écusson doit être bien aoûté et bien nourri ; on place le tranchant du greffoir quatre ou six ligues au-dessus de cet œil, suivant la grosseur de la branche ; on l’enfonce obliquement en descendant jusqu’à ce qu’on ait entamé l'au¬ bier , et l’on continue à le faire descendre ver¬ ticalement jusqu’à ce que l’œil soit dépassé de quelques lignes; alors on allonge encore tant C 134 ) soit peu 1 écusson , mais en obliquant légère¬ ment le tranchant du greffoir du côté de l’é¬ corce , afin de la détacher. Si par cas on avait enlevé une trop grande portion d'aubier , on en retrancherait à l’aide de l’instrument, mais en observant de ne pas offenser l’œil et le germe qu’il contient. Cet écusson se tient à la bouche, en plaçant entre les lèvres l’extrémité du pétiole, pendant qu’on dispose le sujet. On fait à celui-ci, dans la partie où l’écorce est bien unie et sans nœuds , une incision horizon¬ tale jusqu’à l’aubier , un peu plus large que la greffe, et au milieu de cette incision, on en fait une seconde verticale de la longueur de l’écusson qu’on a choisi. Quand on écussonne au printemps, la réunion de ces deux incisions doit présenter la forme d’un j, renversé , parce que l’incision verticale se fait au dessus de l’horizontale, et après la sève au contraire, la forme est celle d’un T droit, parce que l’in¬ cision verticale a lieu au dessous de l’autre. Avec l’ivoire du greffoir on soulève légèrement les côtés de l’écorce dans l’endroit où les inci¬ sions ont été pratiquées, de manière à pouvoir introduire l’écusson dont on laisse seulement à peu près une ligne en dehors; alors on applique le tranchant de l’instrument dans une direction semblable à l’incisiori horizontale, et l’on coupe ( i55 ) la portion de l’écusson qui n’est pas insérée sous l’écorce , et entre dans l’incision horizon¬ tale, on rapproche ensuite la greffe de cette incision, pour que son écorce touche celle du sujet dans cette partie, et l’on appuie sur l'é¬ cusson avec le plat de l’ivoire , pour l’appliquer plus immédiatement sur l'aubier. On termine l’opération en entourant tout l’écusson, à l’ex- ceplion de l’œil , avec une ligature de laine non tordue. On emploie encore des lanières de plomb , peintes en blanc, et dont l’épaisseur est relative à celle des branches. Alors on en¬ toure , avec le milieu de la lanière, la fente de l'écusson au dessous de l’œil , et on réunit les deux extrémités de l’autre côté, en donnant une légère torsion. On met aussi une autre la¬ nière au dessus de l'œil. À mesure que la branche grossit, la torsion diminue, et il arrive souvent que la lanière tombe au moment où elle cesse d’étre utile. Quand on écussonne à œil poussant , on coupe de suite la tête du sujet. On doit visiter fréquemment les greffes pour réparer le dérangement qui pourrait avoir lieu dans la ligature, et l’on est assuré du succès de l’opération quand le pétiole se détache na¬ turellement et promptement. On a l’attention de relâcher la ligature à mesure que le sujet (IÏ6) grossit, et lorsqu’il est bien repris on fen dé¬ barrasse aussitôt, soit après la pousse pour les. écussons du printemps, soit à l'entrée du prin¬ temps pour ceux à œil dormant. S’il se déve¬ loppe plusieurs bourgeons, on n’en laisse au¬ cuns aux sujets nains, et un, ou deux seulement à ceux à tige, afin d’attirer la sève des racines, jusqu’à ce que la greffe ait poussé un scion garni de trois ou quatre feuilles, alors on dé¬ truit entièrement les bourgeons. Quoique destinés à ne se développer que le printemps suivant, on peut forcer les écussons à œil dormant à pousser de suite, en coupant la tête du sujet au dessus de l’écusson après, avoir greffé , au lieu d’attendre la fin de l’hiver comme on fait ordinairement; mais celte pousse trop hâtée peut courir des dangers pendant les grands froids. On peut garder plusieurs jours, les branches qu’on a coupées et préparées pour former des greffes, en ayant le soin de les envelopper dans plusieurs linges mouillés; mais pour les con¬ server plus long-temps , ou les faire voyager,, il faut les enduire de miel ou les placer dans un vase qui en soit rempli. Il suffit, lorsqu’on veut en faire usage, de les plonger dans de l’eau tiède pour enlever le miel. On emploie aussi pour les Rosiers, mais ( i3 7 ) bien rarement, la greffe en fente qui se fait à la première sève du printemps. Elle se pratique de la manière suivante : on coupe sur les espè¬ ces qu’on veut multiplier, de petits rameaux destinés à porter des fleurs dans l’année ; on les tailles très-nets en biseau , par leur base , à commencer d’un œil et de manière que l’é¬ corce , laissée seulement du côté de cet œil „ puisse se bien ajuster avec celle du sujet que l’on a coupé préalablement et horizontalement, à la hauteur convenable; on fend ensuite per¬ pendiculairement celui-ci par le milieu et suffi¬ samment pour y introduire la greffe qui s’en¬ fonce jusqu’à l’endroit où commence le biseau ; on recouvre ensuite le haut du sujet , ses fentes et le bas de la greffe, d’une sorte de mastic composé de deux tiers de colophane, et d’un tiers de cire jaune, fondues et mêlées en¬ semble. Ce mastic doit être assez chaud pour bien tenir, mais pas assez pour dessécher les parties qu’il doit garantir du contact de l’air. Beaucoup d’amateurs se plaisent à greffer différentes espèces sur le même sujet; mais rarement ils jouissent long-temps de l’agré¬ ment qu’ils se sont procuré, et l’espèce la plus vigoureuse attirant à elle toute la sève fait bientôt périr les autres. Pline indique pour moyen , quand on ( i38) veut se procurer des Roses précoces, de creu¬ ser la terre au pied du Rosier et l’arroser avec de l’eau chaude. Pour avoir des roses pendant l’hiver , il faut retrancher au printemps tous les bourgeons qui commencent à pousser, ou transplanter les Rosiers à la même epoque pour rendre leur végé¬ tation plus tardive. On place encore de jeunes pieds dans la serre et sur couche , et les es¬ pèces qn’on choisit de préférence sont le Ro¬ sier des quatre saisons et le Pompon. Lors¬ qu’ils sont fleuris , on en décore les apparte¬ nions. Maladies des Bosiers. Les Rosiers sont exposés à diverses mala¬ dies plus ou moins dangereuses; mais celle dont la contagion est la plus à redouter pour eux est la rouille , produite par une espèce d’u- redo qui couvre de taches toutes leurs feuilles. Uœcidium , autre plante parasite , produit sur eux un effet non moins pernicieux. Le re¬ mède le meilleur à employer est de couper rez-de-terre les tiges affectées au commence¬ ment de l’été , c’est-à-dire, avant la maturité des semences de ïuredo et de ïœcidium. On peut considérer comme une espèce de maladie , le séjour de certains insectes sur les C 139 ) Rosiers. Leurs boutons naissans sont souvent couverts de pucerons dont il est très-difficile de les débarrasser. On dit, cependant, qu’il faut asperger les parties attaquées avec une forte infusion de sureau. Un cultivateur de Si¬ bérie assure que huit ou dix gouttes d’huile de baleine , versées au pied des plantes atta¬ quées par les pucerons, suffisent pour les dé¬ truire. Enfin , on se borne quelquefois à les faire tomber à terre, au moyen d’une petite brosse , pour les y écraser ensuite , ou bien on détache ces pucerons avec les doitgs, en pres¬ sant légèrement les endroits qui en sont cou- v erts. Le Bèdéguar, excroissance du Rosier, dont j’ai déjà parié, renferme les larves de deux es¬ pèces de diplolepe , d’un cinips et d’un ichneu- mon qui attaquent ensuite d’autres parties de la plante. On s’oppose à leurs ravages , en en¬ levant les bédéguars avant la métamorphose des larves , ou en tuant les insectes dès qu’ils se montrent. Enfin , la tenthrède du Rosier , la cétoine èméraudine et plusieurs espèces de cerambiæ , détruisent en plus ou moins grande quantité , les feuilles ou les fleurs du Rosier. ( i4° ) PROPRIÉTÉS DES ROSES, Les propriétés médicales des Roses sont au¬ jourd’hui très-bornées ; mais les anciens leur ont attribué de grandes vertus. Les Grecs, les Romains et les Gaulois employaient les Roses dans une infinité de remèdes. Au temps d 'Athénée, le persil , le lierre , le myrthe et les Roses , passaient pour dissiper les vapeurs du vin, et les buveurs ne man¬ quaient pas de faire un grand usage des der¬ nières. Les parfums des Roses pris à Capoue, remet¬ taient, dit-on , l’estomac fatigué d’un grand repas, La Rose de l’Eglantier est celle qui a joui de la plus grande réputation. Elle est éminem¬ ment astringente. Hoffman prétend quelle est spécifique dans la pleurésie. Paracelse range cette Rose avec les fleurs du genevrier , d'el¬ lébore , la valériane et la mélisse , parmi les plantes propres pour prolonger la vie. La pou~ dre jaune ou Pollen , qui couvre les étamines , est, selon Wedelius et Hàgendorn , un soufre végétal volatilisé qui a bien des vertus. Cardi- ( 4i ) lucius recommande les fruits en gargarisme dans l’inflammation du gosier ; ces mêmes fruits, purgés de leur graine et de leur duvet, sont excellents pour tempérer l’ardeur de la bile, et pour corriger l’intempérie chaude du foie, sui¬ vant les témoignages de Zuvenchfeld , d’He- furus, de Crato , de Michceïlis , de Schen- chius, etc. Wedelius et Hagendorn les vantent beaucoup pour Yhydropisie ; ils ne sont point d’un moindre secours, dans la dyssenterie , si l’on en croit Jean Freitagius et Raimond Min- dedurus ; Cardiludus , Balthasard Timeus , Rivière , Scroder , Hoffman et autres, s’en sont servis heureusement dans les pertes de sang. La semence qui est enfermée dans le fruit est diurétique , selon Schroder, Wedelius et autres. L’éponge qui croit sur l’églantier était aussi d’un grand usage dans la médecine : selon Helvetius , elle est bonne pour calmer les douleurs de tête, soit qu’on s’en serve in¬ térieurement ou extérieurement. Quelques au¬ teurs , tels que Tragus Zuvenchfeld , Simon Paulli, Sennert et plusieurs autres, prétendent quelle a quelques vertus somnifères et hypno¬ tiques; WilUs s’en sert pour arrêter le crache¬ ment de sang ; Hoffman , pour calmer la fré¬ nésie. Zuvelfer et Sérapion nous assurent que les petits vers qu’on trouve pendant l’automne ( J 42 ) et l’hiver dans cette éponge , sont un reinèdé spécifique contre l’ épilepsie. Rambert Dodonèe^ Jean-Baptiste Porta , Schenchius , Marcus- Marci , Tragus , Cesalpin , et quantité d’au¬ tres auteurs , nous donnent la racine de d’é¬ glantier pour un spécifique contre la rage ou Y hydrophobie. Ce remède est tiré de l’histoire naturelle de Pline , et l’on voit parce qu’en dit cet auteur , que c’est un remède que les dieux ont révélé aux hommes dans les songes. Ces sortes de révélations de remèdes étaient très-communes chez les anciens. En Egypte , les malades se rendaient dans le temple d’Isis ou d’Osyris; les Grecs et les Romains dans celui d’Esculape. Là , après avoir adressé des prières à leurs divinités , ils attendaient paisi¬ blement, dans la douceur du sommeil , quel¬ que songe favorable qui leur indiquât le re¬ mède qui devait opérer leur guérison. Les prêtres, que l’intérêt obligeait à entrete¬ nir le peuple dans cette fausse et pieuse cré¬ dulité , avaient auprès du temple un jardin qu’ils cultivaient avec beaucoup de soin , et dans lequel ils entretenaient un très-grand nombre de plantes. Ils faisaient visiter ce jar¬ din , pendant le jour, par les malades, qui 5 occupés uniquement de leur guérison, appor¬ taient la plus grande attention aux végétaux c 143 ) qui s'offraient à leurs regards. Quelques-unes deces plantes se gravant dans leur mémoire , faisaient sans doute, dans le temps du sommeil, une si forte impression sur eux , qu’ils se per¬ suadaient facilement avoir le remède que les dieux destinaient à leurs maux. La Rose pâle fournit un purgatif très-doux, plusieurs auteurs croient que cette vertu pur¬ gative consiste dans les particules volatiles odo- riférentes , ou dans un sel volatil sulfureux qui s’échappe très-facilement par la coction : mais l’expérience détruit cette assertion , puis¬ que les feuilles sèches de ces mêmes Roses sont encore purgatives si on en fait une décoc¬ tion. La Rose rouge ou de Provins , est astrin- geante et cordiale. On prépare avec elle une teinture en usage dans la dyssenterie. Un doc¬ teur Anglais a constaté la présence du fer dans les pétales des Roses rouges , et il attribue à celle d’une très-faible partie de ce métal , la vertu médicinale assignée à l'infusion des Roses, La Rose blanche, d’après tous les auteurs, est astringente. On estime son eau distillée pour adoucir l ophtalmie ou inflamation des yeux. Du temps de Philippe-le-Bel , l’eau de Ro¬ ses était regardée comme un cordial , mêlée sans doute à des plantes aromatiques ; elle ser- ( r 44 ) vait, ainsi qu’au temps de Charlemagne et de l’empereur Alexis , à prévenir les défaillances. La Rose musquée est purgative au suprême degré. Il y a des paysans qui se sont purgés en mangeant une ou deux de ces Roses à jeun. Une dame romaine ayant fait usage de ce purgatif, faillit en mourir. Les étamines, le calice, le fruit et la semence ont des vertus astringeantes. Les Roses sont employées en cataplasme et en fomentation comme vulnéraires , astrin¬ gentes et fortifiantes. La conserve de Roses a été long-temps cé¬ lèbre contre la phthisie. Le miel rosat est un excellent détersif ; il s’emploie pour guérir les aphthes de la bouche et les ulcères de la gorge. On se sert du vinaigre rosat contre les maux de tête produits par la vapeur du charbon ou par l’ardeur du soleil. On trempe des linges dans ce vinaigre et on les applique sur la tête. ( i45 ) EMPLOI DES ROSES. Eau de Roses . On distille des Roses pâles avec une petite quantité d’eau. Les Perses employant la Rose Musquée , leur eau est bien supérieure à la nôtre parce quelle donne du parfum en plus grande quantité et qu’il est plus durable. Les habitaus de Faiütne, près Schechabald ( autre¬ fois Arsinoé ), capitale de la basse Thébaïde en Egypte , sont renommés pour leur adresse à distiller l’eau de Roses. Avicenne est le pre¬ mier qui -ait parlé de l’eau de Roses chez les Arabes, et Arctuarius chez les Grecs. Essence de Roses. On effeuille des Roses musquées dans un vase de bois , où l’on a mis de l’eau , et on l’expose à faction du soleil. La chaleur dégage la par¬ tie huileuse des. pétales qui vient nager sur l’eau; on la recueille soigneusement avec du coton fin qu’on exprime immédiatement dans de petites bouteilles qu’il faut boucher ensuite très-hermétiquement. Les Roses donnent plus io ( i 4 6 ) ou moins d’essence selon l’espece et selon le pays où elles sont cultivées. Cette essence est d’une couleur citronnée et presque transparente; elle reste constamment figée à une tempéra¬ ture naturelle et se liquéfie des qu’on l'échauffe, un peu en tenant le flacon dans la main ; il suffit de tremper la pointe d’une épingle dans ce flacon et d’en toucher un mouchoir , pour qu’il en conserve l'odeur pendant très-long¬ temps. L essence de Roses , que les orientaux nom¬ ment A'tlier , (i) est de tous les parfpms celui qu’ils estiment le plus. C’est un objet de com¬ merce sur les côtes de Barbarie, en Syrie , et surtout en Perse 3 où elle sè vend à un prix fort au dessus de celui de l’or. L’essénce la plus recherchée est celle de Kachmyr ; vient ensuite celle de Perse ; celle de Syrie et des états barbaresques lui est inférieure. Autre essence de Roses. On a une caisse dont le dedans soit garni de fër-blanc , afin que le bois ne communique aucune odeur aux fleurs et ne boive pas l’es¬ sence. On place dans cette caisse des châssis de deux pouces d’épaisseur et garnis de poin- (i) Mot Arabe qui signifie parfum. < i47) tes , disposées de manière à pouvoir tendre des toiles déssüs; ces toiles doivent être de coton et bien lessivées ; on les imbibe d'huile de ben avant de les attacher aux . pointes ; cela fait , on met un châssis au fond de la caisse , et l’on sème dessus la toile des Roses effeuillées ; on couvre ce premier châssis d’un second , sur lequel on sème encore des Roses, et l’on continue ainsi jusqu’à ce que la caisse Soit pleine. Les châssis étant de deux pouces d’épaisseur , les Heurs ne sont pas pressées , et il y en a dessus et dessous les toiles.’Douze heures après oü remet d’autres fleurs , que l’on renouvelle de cette manière pendant plusieurs jours. Quand l’odeur paraît assez forte , on lève les toiles de dessus les châssis ; on les plie en plusieurs doubles ; on les lie avec une ficelle pour les contenir, et on les met à la presse pour en exprimer l’huile. Cette presse doit être de fer-blanc, et l’on met dessous des vaisseaux convenables pour recevoir l’essence, que l’on conserve ensuite dans des fioles bien bouchées. Ce procédé est aussi d’usage pour obtenir l’odeur des fleurs qui ne donnent pas d’huile essentielle par la distillation, telles que la tubéreuse , le jasmin et plusieurs autres. ( i43 ) Iluile Rosat. On pile des Roses pâles récentes, et on les fait macérer au bain-marie pendant deux jours dans quatre fois leur poids d’huile d’olive. Cette préparation fut célèbre chez les anciens et en usage du temps du siège de Troyes, si nous en croyons Homère. Sirop Rosat. On fait infuser des Roses sèches dans de l’eau chaude et l’on cuit cette infusion avec une- quantité suffisante de sucre blanc.. Vinaigre Rosat. On introduit des Roses sèches dans une bou¬ teille et l’on verse dessus du meilleur vinaigre; on bouche avec soin la bouteille et on l’expose au soleil pendant vingt jours ; au bout de ce temps on passe avec expression dans un linge, et l’on introduit de nouveau dans la bouteille des Roses, et par dessus l’infusion qui a été passée; on la met encore en digestion l’inter¬ valle de vingt-quatre autres jours , et on ia passe une seconde fois pour la conserver dans des fioles. Miel Rosat. On fait macérer des Roses fraîches dans une petite quantité d’eau bouillante , et l’on fait cuire avec du miel le suc exprimé et filtré. C 149 ) Conserve de Roses. On prépare cette conserve en pilant les pé¬ tales enlevés des boutons de Roses, avec leur poids égal de sucre. Confiture de Roses. La confiture dë Roses, qu’ôn appelle encore conserve de Cynorhodon, se fait avec les fruits du Rosier églantier, ou du Rosier velu d’où on a préalablement séparé les graines de la pulpe ; cette dernière, mêlée avec du sucre , est une confi ture assez agréable.- En Suède on met le fruit de l’églantier dans les ragoûts , comme nous y mettons chez nous la tomate , et les pauvres en font une espèce de pain. Huile ou liqueur de Roses. On distille au bain-marie une livre de Roses par litre d’esprit de vin, et l’on obtient une liqueur très-odorante appelée esprit de Roses. En ajoutant à cet esprit une certaine quantité de sucre on fait cette liqueur si agréable aux Dames, connue sousde nom d'huile de Roses ,. huile dAmour, huile de Vénus, huile d'A- donis, etc. Sucre de Roses. On dissout du sucre bien blanc dans de l’eau ( i5o ) de Roses, et on y mêle des Roses sèches en poudre, jusqu’à ce qu’on puisse réduire la pâte en tablettes. Pastilles et colliers de Roses. On met infuser à froid six onces de Benjoin, pendant vingt-quatre heures dans une bouteille, avec parties égales des eaux dange et de Jleur d'orange ; on prend ensuite huit onces de bou¬ tons de Roses mondés et on les broie dans un mortier de marbre , avec une once de sucre candi, ayant le soin de les arroser avec l’eau dans laquelle on a fait tremper le benjoin; on ajoute encore un gros de storacc en poudre , avec un peu d’ambre , et lorsque tout est exac¬ tement mêlé on en forme des pastilles aux¬ quelles on donne différentes figures , ou des grains arrondis pour des colliers. On les fait sécher dans des boîtes de sapin et dans un en¬ droit chaud. Les Roses entrent dans la composition des eaux spiritueuses de Cypre , d'Ange , Divine, Couronnée, de Mille Fleurs, d’Adonis, MP gnonne, de la Fontaine de Jouvence, etc. etc. Dans les eaux cosmétiques de Myrrhe , spécieuse, et la plupart de celles destinées à blanchir et à donner de leclat au visage ; Dans le lait virginal ; ( 1.51 ) Dans plusieurs savonnettes ; Dans les pommades et poudres pour les clieveux ; Dans quelques essences, poudres et opiates pour nettoyer les dents ; Dans les poudres et pâtes pour nettoyer les mains et adoucir la peau. En Italie les Dames font des colliers et des bracelets avec une pâte quelles comuosent de Roses fraîches et un peu passées, d'aspic, de myrrhe et d’iris. Elles réduisent encore cette pâte en poudre pour la répandre sur leurs corps en sortant du bain , et lorsqu’elle est sèche, elles l’enlèvent avec de l’eau fraîche. On fait aussi avec des Roses divers sachets et des pastilles a brûler. Les Italiens prépa¬ rent des sachets de la manière suivante : ils prennent des boutons de Roses ; ils en ôtent le vert et le réceptacle , et introduisent par l’ouverture que présentent alors les boutons , un clou de girofle avec un peu de civette ; ils laissent ensuite sécher entre deux linges et à l’ombre. Enfin le parfum de la Rose se fixe dans tou¬ tes sortes de bonbons, dans des crèmes, des glaces, des liqueurs et même dans des pâtis¬ series, ( i5a ) DESSICCATION DES ROSES. Les distillateurs , les parfumeurs, et les con¬ fiseurs conservent des Roses sèches pour les dif¬ férentes préparations que j’ai indiquées. La des¬ siccation de ces fleurs demande un soin parti¬ culier, et de l’attention qu’on y apporte dépend le succès de leur emploi. On cueille les Roses pendant un jour Lien sec et avant leur entier épanouissement , on les monde de leurs cali¬ ces et l’on ongle exactement leurs pétales. On les étend sur des claies élevées de deux à trois pieds au dessus du soi , et on les expose à l’ombre s’il fait chaud, ou sur le dessus d’un four si le temps est humide. Plus cette dessic¬ cation s’opère promptement , et mieux il vaut pour le développement du parfum. Avant de renfermer les Roses ainsi séchées, on les se¬ coue dans un crible pour en séparer le sable, le terre et les œufs d’insectes qui auraient pu s’y mêler; car, sans cette précaution, on cour¬ rait le risque de voir sa récolte dévorée. M. Poucet indique l’usage du vieux fer comme un ( 153 ) moyen de préservation contre l’attaque de ces petits animaux; et M. Demachy conseille de remuer les Roses dans une bassine sur le feu , pour détruire leurs œuCs; mais ce moyen est sujet à beaucoup d’inconvéniens. ( i54) AMUSE MENS AVEC LES ROSES. Moyen de se procurer une Rose épanouie a un jour marqué. Os choisit sur la tige d’un Rosier , dans le temps que les dernières fleurs paraissent , les boutons les mieux formés et prêts à s’ouvrir, on les coupe avec des ciseaux , en observant s’il est possible, de leur laisser une queue lon¬ gue de trois pouces. On couvre l’endroit coupé avec de la cire d’espagne ; et après avoir laissé faner les boutons , on les enveloppe, chacun à part , dans un morceau de papier bien sec, et on les enferme dans un endroit à l’abri de l’humidité. Lorsqu’on veut les faire éclore, on coupe le bout où est la cire , et on le met tremper dans de l’eau où l’on a fait fondre un peu de nitre ou de sel. Dessécher une Rose avec sa tige et ses feuil¬ les sans altérer aucune forme. On choisit du sable de rivière ou à. défaut ( x55 ) du sablon fin, qu’on lave pour enlever toutes les ordures étrangères , et qu’ensuite on fait sé¬ cher. On met dans le fonds d’un vase conve¬ nable une couche de ce sablon pour assujétir la queue de la Rose , qu’on doit avoir eu soin de cueillir dans un temps bien sec , puis on verse doucement sur la fleur avec un tamis et entre les pétales , du même sablon, en éten¬ dant et arrangeant à mesure les rameaux et les feuilles ; on en couvre la Rose de l’épaisseur d’un pouce , et on met le vase dans une étuve très-chaude ; on l’y laisse un certain temps, et on en retire ensuite le sable en le versant lé¬ gèrement. Cette Rose ainsi desséchée conserve sa beauté et son éclat , mais on doit la ren¬ fermer sous verre pour la garantir du contact de l’air. Changer la couleur d’une Rose. En exposant une Rose rouge , entièrement épanouie , à la vapeur du souffre, elle devien¬ dra blanche : en la mettant ensuite dans l’eau, peu d’heures après elle reprendra sa couleur naturelle. Panacher des Roses. On plante un Rosier blanc dans un pot que l’on remplit d’excellente terre ; on arrose la. (iô6) plante soir et matin avec une eau colorée , et on a soin de la garantir toutes les nuits des impressions de la rosée, qui détruirait la cou¬ leur, que la plante doit acquérir par les sucs colorés qui monteront dans la tige. Si on a arrosé la plante, par exemple, avec de l’eau colorée par du bois du Brésil rouge , la fleur tiendra de cette couleur , et de sa couleur blanclie naturelle. Poudre du Diable. Les charlatans font , avec le duvet qui en¬ toure les semences de îéglantier , une poudre qui, appliquée sur la peau , produit une dé¬ mangeaison très-vive. On rapporte, dans divers ouvrages , plu¬ sieurs expériences pour se procurer des Roses de différentes couleurs. On assure, par exem¬ ple , que pour avoir des Roses vertes, il no s’agit que de greffer un Rosier sur le houx , ilex a qui folium-, mais comme ces expériences sont pour la plupart, dans le genre des secrets du petit-Albert , j’en épargne le détail au lec¬ teur. FIN. C 157 ) VOCABULAIRE. A Anthère. Partie supérieure de l’étamine qui renferme le pollen ou poussière fécondante. Aiguillons. Piquans plus ou moins forts qui tiennent à l'écorce seulement, et qu’on peut détacher très-facilement. Aocillaire. Qui part de l’aisselle d’une feuille ou d’un rameau. Aubier. Partie intermédiaire que l’on trouve entre l’écorce et le bois proprement dit. Aisselle. Point de réunion formé par la queue d’une feuille, ou par un rameau sur une tige. Aggloméré. Rassemblé en un ou plusieurs faisceaux. Alterne. Disposé à des distances à peu-près égales , des deux côtés d’une branche ou d’une tige. Articulé. Qui semble être formé de plu¬ sieurs pièces unies par des nœuds. Astringent. Qui resserre. B Bractées ou feuilles florales. Petites feuilles ( i58 ) qui accompagnent lafleur, et qui sont ordinaire¬ ment différentes des autres. Bouquet. Assemblage de fleurs dont les pé¬ doncules partent de différens points et s'élè¬ vent à différentes hauteurs. Bipinnê. Disposition de pétioles secondaires, garnis de folioles et placés des deux côtés d’un pétiole commun. Bâche. Espèce de châssis. Biseau. Extrémité coupée en pente. Bain-Marie. Eau bouillante où l’on plonge un vase qui contient ce qu’on teut faire chauffer. C Calice. C’est l’enveloppe extérieure de la fleur. Lorsqu’il est supérieur à l’ovaire , il tombe souvent après la fécondation du fruit. On l’appelle persistant lorsqu’il subsiste à la floraison. On nomme monophjlle le calice qui est formé d’un seul feuillet ; diphylle , triphjlle , têtraphylle , pentaphylle et polyphylle , celui qui est composé de deux, trois , quatre, cinq, ou d’un plus grand nombre de feuilles ; il est entier lorsque ses bords n’offrent aucune divi¬ sion ; multifide , quand il est divisé à peu- près jusqu’à la moitié; et multiparti , quand il est divisé très-profondément. ( i5§ > ■Corolle. Enveloppe immédiate des organes de la fructification, presque toujours coloriée et souvent odoriférante; les pièces dont elle est composée , se nomment pétales ; la corolle est monopétale quand elle est d’une seule pièce , et polypétale, lorsqu’elle est formée de plu¬ sieurs ; la plante qui n’a pas de corolle , est dite apétale. Corymbe. Assemblage de fleurs dont les pé¬ doncules partent de différens points , mais s’élèvent à peu-près à la même hauteur. Campanulè. En forme de cloche. Cordiforme. En forme de cœur. Carné. Couleur de chair. Cilié. Bordé de poils semblables aux cils des •yeux. Crenelé. Dont les bords sont garnis de pe¬ tits prolongemens , arrondis ou obtus. Cylindrique. Qui n’offre aucun angle remar¬ quable. Capsule. Espèce de boîte formée de plu¬ sieurs paneaux qui se joignent par leur bord , avant la maturité, et qui s’ouvrent ensuite en laissant une issue libre aux semences. Coriacé. D’une consistance dure et épaisse. Cosmétique. Préparation qui sert à l’embellis¬ sement de la peau. Cordial. Propre à ranimer les forces. ( i6o ) Coction. Faire cuire dans un liquide. D Diffus. Se dit des brandies et des rameaux qui ne conservent entr’eux aucun ordre, et se dirigent dans tous les sens. Denté ou dentelé. Garni de dents plus ou. moins larges. Décoction. Eau dans laquelle on a fait bouil¬ lir des médicamens. Digestion. Fermentation lente à un feu modéré. E Etamine. Organe mâle de .la plante. On y distingue deux parties : le filet qui est mince et alongé, et l’anthère, petit globule qui ter¬ mine ce filet et qui renferme la poussière fécondante. Embryon. Germe de la plante. Epine. Pointe dure et aiguë qui fait corps avec le bois , et qu’on ne peut arracher sans endommager ce dernier , ainsi que l’écorce. Etiolement.État de maigreur et de dépérisse¬ ment de la plante. Cette maladie provient sur¬ tout de la privation d’air, et de la trop grande multiplicité des individus dans un petit espace. ( ï6i ) F Fleur double. On appelle ainsi celle qui est composée de plusieurs rangs dé pétales. Fleur pleine. C’est la fleur double dont tou* tes les étàmines se sont changées en pétales. Foliole. Petite feuille attachée à un pétiole commun à plusieurs. Fomentation. Remède chaud appliqué à l’ex¬ térieur sur une partie malade. G Glàuque. Vert blanchâtre. Glabre. Uni et sans poils ni duvet. Glandes. Petits corps vésiculaires qui Se trouvent sur diverses parties des plantes. Grêle. Long et menu. H Hybride. Qui tire son origine de deux es¬ pèces différentes. Hispide. Garni de poils longs, roides et al¬ véolés. Hirsute. Garni de poils longs et roides; mais non alvéolés. Hypnotique. Calmant. il ( i6* ) 1 . Inerme. Sans épines et sans aiguillons. Jaspé. Mélangé de diverses couleurs. L. Linéaire. Fort étroit. Lancéolé. Àlongé en forme de lance. Laciniè. Découpé inégalement. Ljmbe. Partie supérieure du pétale. Multiple. Voyez fleur pleine. Maculé. Parsemé de taches. Meuble. Terre divisée par les labours. Macérer. Faire tremper un corps dans un liquide. Monder. Nettoyer. Ovaire. Partie inférieure du pistil, dans la¬ quelle sont renfermées les semences. Onglet. Partie inférieure du pétale. Obtus. Angle plus grand que le droit. Oblong. Plus long que large. Ombelle. Assemblage de fleurs dont les pédoncules partent tous d’un même point, et ( i63 ) s elèvent à peu près à la même hauteur. Ondulé. Marqué de sinuosités. Opposé. Feuilles qui naissent à la même haule(ur des deux côtés d’un rameau. Branches disposées en face les unes des autres sur les côtés d’une tige. Pistil. Organe femelle de la plante. Il est composé de trois parties : XOvaire, qui ren¬ ferme les germes; le Style, espèce de tuyau qui surmonte l’ovaire; et le Stigmate, partie supérieure du style qui reçoit par son ouver¬ ture la poussière prolifique de l'étamine. Péricarpe . Enveloppe du fruit. Pulpe. Substance charnue du fruit. Pollen. Voyez Anthère. Pétale. Voyez Corolle. Pinné. Disposition de folioles rangées sur les côtés d’un petiole commun. Prolifère. Fleur du centre de laquelle nais¬ sent d’autres fleurs. Pédoncule Queue de la fleur. Pétiole. Queue de la feuille. Panicule. Assemblage de fleurs disposées en plusieurs groupes, formés par des ramifica¬ tions alongées, éparses et fixées sur un axe commun. ( i*4 > Pédicillê. Porté sur un petit pédoncule. Persistaiït. Qui subsiste. Pubescent. Garni de poils fins et éloignés. Panaché. Nuancé de diverses couleurs. Ramuscule. Petit rameau. Style. Voyez Pistil. Stigmate. Voyez Pistil. Stipule. Petite production foliacée C[ui naît à la base du pétiole' Stolonifère. Racine qui rampe et produit des rejets qui donnent de nouvelles racines. Strié. Garni de petites côtes longitudinales et rapprochées. Semi-double. Fleur qui a plus de pétales que la simple, mais qui conserve la faculté de donner des semences. Sujet. Plante que l’on greffe. Somnifère. Qui endort. T. Tomenteux. Garni d’un duvet plus ou moins serré et d’un* aspect blanchâtre. ( '65 ) Terne. Disposé trois par trois. Turbiné. En forme de toupie. Tombantes. Feuilles qui tombent chaque année. Velu. Chargé de poils longs et séparés. Verticillê. Disposé en anneaux. Visqueux. Gluant. Vulnéraire. Bon pour les plaies. ( 166) TABLE DÉS MATIÈRES. E pitre aux Dames. page 3 Avertissement. 5 Des Fleurs. 7 Histoire de la Rose. Recherches litté¬ raires chez les peuples de l’antiquité et chez les modernes. 11 Description des Rosiers. Roses des anciens. 66 Rosiers cultivés dans les jardins et les pépinières. 69 Rosier a cent feuilles. Ibid. _ Rose de Hollande. 70 ___ Rose à fleurs simples. Ibid. - Rose des peintres. Ibid. — Rose couleur de chair. yr --- Rose unique. Ibid. -- Piose multiflore. Ibid. -- Rose mousse. Ibid. - Rose mousse à fleurs blanches. y2 ■- Rose prolifère. Ibid. ( ï®7 ) .—- Piose œillet. 72 - Rose a feuilles de celéri. - Rose a feuilles de laitue. Ibid. - Rose a feuilles crénelées. Ibid. - Rose à feuilles de chêne vert . Ibid. - Rose de Bordeaux. Ibid. - Rose panachée. Ibid. - Rose anémone. 74 -- Rose la constance. Ibid. —— Rose cramoisie. Ibid. - Rose aurore. Ibid. Rosier de Provins. Ibid. - Rose pourpre semi-double. - Rose pourpre ponceau. 76 - Rose la junon. Ibid. - Rose le roi des pourpres . Ibid. - Rose à grand cramoisi. Ibid. - Rose lornement de parade. Ibid. - Rose grandesse royale ou lustre d’église. Ibid. - Rose panachée. Ibid. - Rose pivoine ou grand triomphe. 77 - Rose mauve. Ibid. - Rose aimable rouge. Ibid. Rose pourpre belle violette. Ibid. Rose manteau tïévêque. Ibid. - Rose manteau pourpre. 78 •- Rose de la reinç. Ibid. ( i 68 ) - Rose noire de Hollande. 78 - Rose maheca simple. Ibid. - Rose le velours pourpre. Ibid. - Rose la superbe en brun. Ibid. - Rose le pourpre charmant. 7g - Rose la renoncule. Ibid. - Rose la renoncule noirâtre. Ibid. - Rose cramoisi brillant. Ibid. -- Rose le velours noir. Ibid. - Rose Saint-François. Ibid. •- Rose multiflore. 80 - Rose argentée. Ibid. - Rose mère gigogne. Ibid. -- Rose pintade. Ibid. ■- Rose belle veloutée pourpre. Ibid. - Rose couleur cerise. Ibid. - Rose terminale. Ibid. - Rose la merveilleuse. Ibid. - Rose grand pompadour. Ibid. - Rose bizarre triomphant. Ibid. - Rose entreprise première. Ibid. - Rose porcelaine. Ibid. - Rose l’aigle noir. Ibid. - Rose à rameauæ inclinés. Ibid. Rosier Pompon. 81 - Rose pomponne a fleurs blanches. 82 - Rose pomponne à fleurs pourpres. Ibid. Rosier de Damas. Ibid. ( 1 %) .- Rose cï Y or ck et de Lancastre . 82 - Rose la félicité. 83 - Rose gracieuse. Ibid. - Rose de Cels. Ibid. - Rose argentée. Ibid. - Rose rouge. Ibid. - Rose fausse unique. Ibid. _ Rose à bouquets couleur de chair. Ibid. _ Rose de Portland. Ibid. - Rose pesli. 84 Rosier grand royal. Ibid. Rosier Belgique. 85 Rosier toujours vert. Ibid. Rosier de Champagne. 87 - Rose pompon des Alpes. Ibid. Rosier canelle. 88 - Rose canelle a fleurs doubles. Ibid. -- Rose canelle a fleurs panachées. Ibid. Rosier musqué. Ibid. - Piose musquée a fleurs doubles et roses. 89 _ Rose musquée à fleurs semi-dou¬ bles. Ibid. Rosier du Bengale. 90 - Rose Bengale à fleurs^ violettes. 91 .- Rose Bengale a feuilles de pêcher Ibid. -- Ptose Bengale pompon. Ibid. -— Rose Bengale blanche. Ibid* ( 170 ) - Rose Bengale inerme. 6r -- Rose Bengale a bouquets. ibid. - Rose bichonne. ibid. Rosier blanc. 92 - Rose cle l'hymen. ibid. - Rose incarnat. g 3 - Rose petite cuisse de nymphe. ibid. - Rose la cocarde. ibid. - Rose la céleste. ibid. -- Rose la belle aurore. ibid. - Rose l’Elisa. 94 - Rose blanche à cœur vert. ibid. Rose blanche a feuilles de pêcher, ibid. Rosier jaune simple. ibid. - Rose tulipe. q 5 - Rose églantine. ibid. - Rose capucine. ibid. Rosier jaune soufré. ibid. - Rose jaune à fleurs doubles. 96 - Rose naine. ibid. Rosier sans épines. ibid. Rosier très-épineux. ibid. - Ptose Ecossaise à fleurs panachées, ibid. - Rose d’Ecosse double blanche. 97 —— Rose petite écossaise double rouge, ibid. ■- Rose à mille épines. ibid. -- Rose à épines rouges. ibid. Rosier de Provence. ibid. C I 7 I ) - Rose l'Agathe royale, gg - Rose l Agathe prolifère. ibid. -- Rose l’Agathe , duchesse d’Angoulé- me. ibid. - Rose grand Dauphin. ibid. -- Rose ïAgathe de Francfort. ibid. - Rose de sang. ibid. Rosier de la Chine. ibid, -— Rose sanguine. ibid. - Rose à odeur de thé. ior - Rosier agréable. ibid. Rosier églantier. 102 -- Rose êglantine nuancée de rouge. io 3 —— Rose êglantine panachée. ibid. •-- Rose êglantine a fleur s semi-doubles, ibid. -- j Rose êglantine a fleurs doubles. ibid. Rosier des haies. ibid. - Rose des haies a fleurs semi-doubles, ibid. - Rose des haies à fleurs blanches. ibid. - R.ose des haies à feuilles étroites. ibid. - Rose des haies à fruits allongés. ibid. Rosier intermédiaire. 104 Rosier de crête. ibid. Rosier des Champs. io5 - Rose des champs a.fleur s doubles, ibid. Rosier velu. ibid. »— Rose velue à fleurs s emi- doubles. 106 -- Rose velue àfleurs nuancées . ibid. Rosier de Francfort. . ibid- ( >72 ) - Rose de Francfort à fleurs scmi-dou blés. 107 —— Rose de Francfort a fleurs doubles. iu8 Rosier de chien. ibid. - Rose de chien à fleurs doubles. ibid. •- Rose de chien à ombelles. ibid. - Rose de chien des buissons . ibid. Rosier a longs styles. ibid. Rosier glauque. ibid - Rose glauque à fleurs semi-doubles. 1 og Rosier tomenteux. ibid. -- Ptose tomenteuse à fleurs doubles. ibid. - Rose pompon blanc. ibid. Rosier des montagnes. ibid. Rosier des collines. ibid. Rosier a feuilles de pimprenelle. ibid. - Rose pimprenelle pompon blanc. 110 - Rose pimprenelle à fleurs rouge pâle. ibid. Rosier des Alpes. ibid. Rosier des Pyrénées. ibid. Rosier a arête. i i i Rosier a fruits en calebasse. ibid. Rosier cilié. ibid. Rosier A feuilles rougeâtres. 112 Rosier nain. ïi 5 Rosier a feuilles d’épine-yinettë. ibid. Rosier lisse. u/j. Rosier a feuilles de chanvre. ibid. ( 17 ^ ) Rosier a feuilles penchées. n 4 Rosier a feuilles de frêne. 115 Rosier multiflore. ibid. Rosier de Caroline. 116 Rosier noisette. ibid. Rosier en corymbe. I1 7 Rosier a feuilles simples. ibid. Rosier turneps. ibid. Rosier a fruits pendants. 118 Rosier luisant. ibid. Rosier de Pensylvanie. ”9 Rosier de Macartney. ibid. Rosier hérisson. 120 Rosier évratin. ibid. Rosier parviflore. 12 I Rosier a feuilles ternées. ibid. Rosier a longues feuilles. 122 PvOSIER DES INDES. Ibid. Rosier a feuilles ridées. Ibid. Roses peu connues. 123 Culture des rosiers. 125 Semis. 129 Rejetons. i 3 o Déchirement des vieux pieds. ibid. Marcottes. 13i Boutures. idem. Racines. l32 Greffe. ibid. ( J 74 ) Maladie des rosiers. i38 Propriétés des roses. 140 Emploi des roses. i45 Eau de Roses. ibid. Essence de Roses. ibid. Autre essence de Roses. i/f Huile Rosat. 148 Sirop Rosat. ibid. Vinaigre Rosat. ibid. Miel Rosat. ibid. Conserve de Roses. 148 Confiture de Roses. ibid. Huile ou liqueur de Roses. ibid. Sucre de R.oses. ibid. Pastilles et colliers de Roses. 1 5o Eaux spiritueuses et cosmétiques, ibid. Poudres et pâtes à la Rose. ibid. Sachets et pastilles à brûler. ibid. Dessiccation des roses. i5a Amusemens avec les roses. i54 Moyen de se procurer une Rose épanouie à un jour marqué. ibid. Dessécher une Rose avec sa tige et ses feuilles sans altérer aucune forme, ibid. Changer la couleur dune Rose. i55 Panacher des Roses. ibid. Poudre du diable. i56 Vocabulaire. iSj